Deuxième post de la journée ! je suis sacrément productif quand les jours sont fériés ici !
Je voulais vous faire un petit résumé de cette journée, finalement pas si longue, mais si enrichissante !! Je crois que je peux maintenant le dire, j’aime ce pays !
Après une matinée tranquille à la maison, les choses ont bougé aux alentours de midi 30, quand mes collègues m’ont proposé de les rejoindre. Je saute dans un taxi, et c’est parti ! Je les retrouve dans un des quartiers, non loin du centre ville, et nous nous asseyons dans un troquet dont je ne connais pas le nom. J’ai découvert ici la réelle ambiance à l’africaine. On s’assoit à côté des baffles, et on commande à boire. Je suis accompagné de William, Rigobert et Paul, mes collègues, ainsi que d’un autre sylvain et de jean Claude, que j’avais rencontré précédemment. Bien évidemment tous centrafricains. Nous sommes assis le plus loin de la route, contre la cabane bar. A gauche quand on vient de la route, une petite avancée de tôle permet aux clients d’être à l’ombre, les manguiers protègent une autre partie de la terrasse, du côté droit. Nous sommes assis du côté droit, sous une bâche installée en guise de toit. Le soleil tape fort, de plus en plus fort, et rester au soleil plus d’un quart d’heure devient une mission difficile à remplir ! Dans le cabanon, le barman, et un DJ, qui s’occupe de l’ambiance. Les rythmes africains défilent, et les gens dansent ! Plus proches de la route, un groupe de filles, toutes vêtues de la même robe pagne jaune et bleue mettent l’ambiance et dansent à qui mieux mieux, accompagnées de garçons en chemise blanche et cravate. Les autres clients s’y mettent aussi, et la terrasse devient rapidement une énorme piste de danse. Voyez plutôt la vidéo et les photos!





Mes collègues m’informent sur la provenance de chaque chanson (chaque chanson ici a sa région et sa danse d’origine) et je regarde les gens danser. C’est effectivement jour de fête ! comme me dit William : « Ils oublient leurs problèmes ». Mais c’est tout de même assez surprenant pour moi de voir un terrasse pleine de danseurs à 1h de l’après midi !
Après quelques bières, me voilà dans un taxi, avec mes 3 compères. Nous prenons congé de Sylvain et jean Claude, et nous rendons chez Rigobert, un de mes collègues. Quelle chance ! Moi qui commençait à désespérer de voir un jour un vrai foyer centrafricain ! Le taxi prend une des grandes avenues de bangui, puis tourne à droite. Nous tombons alors sur une route assez large et qui, à l’image de la plupart des rues ici, grouille. Les gens marchent, vendent, portent, parlent dans un chahut qui me rend toujours plus émerveillé que la veille ! Nous tournons un moment à gauche, et nous voilà dans le quartier ! Après un bon slalom entre les marmites, les maisons de briques, les enfants qui jouent et les cabris, nous arrivons enfin à destination, chez Rigo !
Le fait de me trouver là à ce moment me donne une sensation assez spéciale. Je suis tellement heureux de pouvoir enfin découvrir les conditions de vie des centrafricains ! pouvoir pénétrer en quelque sorte leur vie. Mais dans un sens, ceci me gêne quelque peu, car je sais que ma présence impose une pression supplémentaire à la femme de maison. La femme de William a dernièrement refusé de m’accueillir, non pas par méchanceté, mais parce qu’un mounjou à la maison : « ohlala ! C’est pas bon ! il faut ranger ! arranger les choses ! tout nettoyer !’
La seule réponse qu’a donné William a donné à sa femme me remplit de bonheur : « Sylvain, il n’a de mounjou que la peau ! ». Un jour peut être, quand elle m’aura rencontré, elle acceptera de me faire venir chez elle. Une chose est sûre, jamais je ne forcerai les choses !
Nous nous arrêtons donc avec le taxi, et sortons, au milieu des maisons. Certains enfants sortent, ils n’ont pas l’habitude de voir des mounjous dans leur quartier ! Comme d’habitude, je les salue d’un geste de main, qu’ils me rendent bien évidemment avec un sourire qui m'arrache à chaque fois un sourire! Nous nous dirigeons vers une petite maison en brique, la demeure de Rigobert ! je salue sa femme et sa maman, ainsi que quelques personnes qui se trouvent à son domicile avant de rentrer dans la maison. Nous atterrissons directement dans le salon. L’entrée se trouve dans un coin, à droite, 1 grand canapé invite les invités à s’asseoir, ainsi que quelques fauteuils (3 exactement) en face, contre le mur du fond. Au milieu, une petite table basse. A gauche en traversant la pièce, une porte cachée par un pagne, et contre le mur de gauche une autre porte. Je n’irai pas vérifier ce qui se trouve là dedans. Sûrement les chambres ! Au fond de la pièce, en plein milieu, se trouve une petite télé, allumée sur Télécentrafrique. Les murs sont peints en bleu et quelques photos, affiches ou encore citations décorent les murs. Une toile mettant en scène Jésus en plein repas trône sur le mur du fond, accompagné d’une photo de mon hôte à l’époque ou il était directeur de cabinet au ministère de l’éducation en haut à gauche ;
Nous nous asseyons et après quelques mots, Sylvie, la femme de Rigobert met la table et nous apporte le déjeuner. Au menu : La boule de manioc, quelques bananes plantain cuites, un plat composé de haricots rouges et de maïs ainsi que quelques morceau de bœuf. Nous mangeons tout ceci accompagné d’une bière, tout en discutant de choses et d’autres. Mes collègues n’en reviennent toujours pas de la rapidité de mon adaptation ici, et j’avoue que moi-même je n’arrive pas bien à m’en rendre compte !
Après le repas et le lavage de main de rigueur, nous saluons à nouveau tout le monde, et quittons la maison. Je suis quelque peu déçu, quelques jours plus tôt Rigobert m’a annoncé que son fils était à l’hôpital, et qu’il n’avait malheureusement pas les moyens de le soigner. Je l’ai évidemment avec mon salaire de cotazo (les gens qui ont de l’argent en sango) aidé un petit peu en lui permettant de soigner son enfant., mais mon filleul comme il me rappelle parfois n’était pas ici. Un jour je rencontrerai peut être le « petit à qui j’ai sauvé la vie ».
Nous décidons de partir à pied, de toute façon, aucun taxi ne rentre si profondément dans le quartier. Nous traversons non pas par la route, mais nous zigzagons entre les maisons. Les gens sont tout de même surpris de me voir, un mounjou, ils en voient rarement ici. Les enfants qui jouent dans les « jardins » s’empressent de me saluer, de me sourire, et de partout où je passe j’entends « Mounjou ! Mounjou ! ». je commence à m’y faire, ça ne me dérange plus ! ce n’est pas du racisme, seulement de la curiosité ! je suis pour certains de ces enfants le premier blanc qu’ils voient, disons que je considère leur réaction comme naturelle. Au contraire, vous connaissez mon amour des enfants (pas de mauvaise interprétation je vous prie !!) et je leur rend bien volontiers leur coucous. Je profite bien sûr également des notions que j’ai acquises en Sango pour les saluer, et demander de leurs nouvelles.
Après une petite marche et avoir retrouvé Moff, un ami de Rigobert, nous sortons du quartier pour rejoindre une des artères principales de la ville, que nous traversons pour nous installer dans un petit jardin, équipé d’une cabane en guise de bar. Plus de place ! tant pis ! Nous prenons des caissons dans lesquels il est coutume de ranger les bières vides et nous asseyons dessus ! Ca fera l’affaire ! Nous buvons une autre bière ici (oui maman, je sais, ça fait un peu beaucoup de bière tout ça ! surtout que c’est des 75cl) en discutant de choses et d’autres. Le soleil se couche sur ma droite, j’ai tout juste le temps de prendre une photo !

coucher de soleil sur un toit de taule, ce soleil, si chaud la journée trouve sa beauté à ce moment là
William m’annonce alors que nous partons. Nous prenons un taxi et rentrons à la maison. Mes collègues refusent encore de me laisser prendre le taxi seul quand je suis en leur présence, et du coup William fait le tour de la ville pour me raccompagner jusqu’à chez moi.
La journée est passée ainsi, avec des gens qui ne s’arrêtent pas à ma couleur de peau, qui m’accueillent les bras ouverts chez eux, et que, j’espère qu’ils liront cet article, je remercie grandement ! je n’ai finalement pas dépensé le moindre franc, invitation à l’africaine comme on a coutume de dire ici, si tu es invité, tu ne payes RIEN !
Je n’aurais finalement pas vu la course de pirogue, pas assisté au défilé, mais j’aurais eu la chance de vivre un 1er décembre sans la présence du moindre blanc autour de moi, je n’en ai finalement pas vu un seul aujourd’hui, et cette idée me suffit largement. Je voulais vivre un 1er décembre comme le gens le vivent ici, j’ai eu ce que je voulais !
Je vous embrasse !
ça picole, ça picole et ça repicole! lol
RépondreSupprimerUne bien belle journée, dire que nous c'est l'hiver... et que je suis malade !!!
Sympa la journée en immersion à l'africaine!
Gros bisous
PS: vu comme ça, le soleil n'a pas l'air si méchant que ça !!! lol
RépondreSupprimerTu n'as pas mis de photos de toi, as-tu bronzé???
Salut Fiston,
RépondreSupprimerJe ne pensais pas que tu trouverais des bières à Bangui... donc, ce n'est pas une denrée rare comme le fromage.... Et elle vient d'où ? est elle fabriquée sur place ? avec du manioc ? LOL
Biz
Mum