mardi 3 novembre 2009

repas!

j'avais promis! je l'ai fait! Oui je suis passé pour un con en photographiant mes assiettes dans tous les restos de bangui, oui la dragone de mon appareil a trempé dans toutes les sauces possibles et imaginables, mais je ne regrette pas! Sortez vos bavettes, ce soir je vous donne faim!
J'ai donc photographié différents plats centrafricains, pour vous montrer un petit peu ce que je mange ici. certains sont plutôt exceptionnels, et sont conséquence d'une soif d'apprendre incommensurable (Justine, Corentin et Bastien, prenez un dico). D'autres beaucoup plus communs reflètent finalement mes repas de tous les jours. D'ailleurs, ça peut être sympa de vous expliquer comment se passe un repas ici. Je me lance.
"Midi!! Oh, mais il est l'heure de manger un bout là! Hmmm où vais-je?". Voilà le point de départ. A partir de là, je sors de l'alliance et me dirige vers Chouya, mon petit resto dans lequel je mange quasiment tous les midis. Arrivé ici, je me présente au comptoir (souvenez vous, j'ai mis une photo de Chouya dans un article précédent) et demande une certaine quantité de Cabri (si je suis seul, disons 1000 francs, 1 euro 50). Je lui donne ensuite les consignes (gras ou viande, oui oui, tout se mange). Il me coupe alors un petit morceau qu'il me sert dans une assiette, pour que je puisse goûter et donner mon accord. Une fois la commande effectuée, je me rend au même stand, mais dans le coin chiquouang, où je prend généralement un bon chiquouang à 100 francs (2 types, un plus petit que l'autre, 50 ou 100 francs) ou, si j'ai envie, je vais de l'autre côté, pour prendre des bananes (généralement pour 200 francs). Oui, j'ai oublié de vous dire, mais chaque stand est tenu par une personne différente, donc quand on paye à la fin du repas, on paye 2 ou 3 sommes à 2 ou 3 personnes différentes. Bref, une fois la commande effectuée, on va s'asseoi. On rentre donc dans l'espèce de cour située derrière le stand que j'ai pris en photo. Là quelques tables basses en bois se trouvent à divers coins, placés sous des manguiers ou des palmiers. En cas de pluie, ces fameux centraf' ont tout prévu! il y a une petite paillotte, mais qui ne ressemble pas trop à celle de Francis. Elle est toute ronde, le toit est bien sûr en paille, les murs ne sont pas vraiment des murs, mais plutôt un type de grillage en bois (bref, on voit à travers quoi). Les tables dans cet espace sont toutes disposées le long du mur, donc en rond, et les chaises sont placées contre les murs... Donc, finalement, tout le monde fait face au centre de la pièce, tout le monde se regarde quoi. Rentrez dans cette paillotte est plutot spécial... On se croirait arriver d'un coup dans un réunion de village. Bien sûr, pour entrer dans cette paillotte, il faut user de mille ruses pour déjouer la tactique de la fumée de stand cabri, qui évidemment, comme d'habitude, se dirige en plein sur la paillotte. Bref, on s'asseoit donc là, tout viendra à nous, vous connaissez le proverbe: "si tu ne viens pas à p'tit mounjou, p'tit mounjou viendra à toi". Une serveuse se présente alors pour proposer une boisson, en général coca (le midi, le soir, j'vous raconte pas!!) qui coûte 300 francs la bouteilles. 0,50 euros. Tout arrive ensuite, dans différentes petites assiettes en plastique. A ce moment là, en général (il arrive que ça n'arrive justement pas), le fameux seau d'eau accompagné du savon fait irruption par terre, entre vos jambes (j'ai précisé par terre). Le seau, tout comme le plat est pour tout le monde. On se sert tous dans le même récipient. On fait donc tourner ce seau avant de tremper notre main dans l'assiette de cabri et de bananes ou de déchiqueter le pain de chiquouang. Bien sûr, à ce moment précis, je me sens enveloppé par une forte émotion qui me fait penser à mes parents, qui me liront, et qui m'ont empêché pendant tant d'années de manger avec les doigts. Le repas se passe ainsi, de temps en temps, une poule vient picorer un morceau de cabri que vous avez laissé échapper entre vos jambes avec vos mains graisseuses. Des vendeurs passent autour des tables pour proposer milles objets, qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, et que vous refusez poliment. Une fois terminé, le lavage de main devient à nouveau nécessaire. Vous payez la boisson sur la table, puis vous payez le chiquouang, puis les bananes, puis le cabri... puis vous retournez au boulot, repus, ne pouvant vous empêcher d'espérer que ce bon repas soit correctement digéré. Ainsi se passent les repas ici, à Bangui, dans un environnement propice aux discussions, aux rencontres, et aux tâches sur le pantalon.
Maintenant, vous avez le décor, régalez vous. Voilà quelques photos, de différents plats, je vous mets le menu en légende:

A droite vous avez "la boule" pâte fabriquée à l'aide de farine de manioc et d'eau. A gauche, du Sibisi, sorte de lapin, trempant dans une sauce au sésame.

Voilà en exclusivité une assiette de python, avex son accompagnement de riz

Le famexu chiquouang, qui se déchire avec les doigts, se malaxe et se trempe dans la sauce

Pour finir, voilà l'assiette de cabri (à gauche), accompagné de bananes plantain (à droite) délicieux et nourrissant

Voilà pour vous un petit aperçu de tous ces mets, si différents des notres... Vous pouvez enlever vos bavettes, le repas est terminé.

7 commentaires:

  1. Super intéressant d'avoir les images et de savoir aussi comment ça se passe...

    Merci encore et gros bisous

    PS: régales-toi bien, en effet le poulet, le steak haché surgelé et le jambon vont te paraître fades au retour... lol

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  2. Ca a l'air super bon tous ces petits plats.

    Gros Bisous

    Incommensurable: Qui est sans mesure, ne connaît pas de limites.

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  3. Mmmm!! ca a l'air bon!!!
    enfin si demain on me sert ca au self je risque de faire une drole de tête mais dans le contexte je pense que ca doit être pas mal!!

    Pour ne pas trop te perturber quand tu reviendras on restera dans les traditions et on fera passer délicatement le seau sous ta chaise pour que tu puisse rincer tes petits doigts de mounjou!!("délicatement" un grand mot pour
    moi que je n'arrive d'ailleur pas a mettre en situation!!) et au faite pour la définition de incommensurable je peux te dire que c'est un adj du latin incommensurabilis et synonyme de illimité,infini immense, démesuré
    voila
    bisous

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  4. je croyais qu'incommensurable était un personne très bête que l'on pouvait mesurer...

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  5. Dommage qu'on ne puisse pas commenter les commentaires parcequ'il y a du haut niveau dans la famille Peyrard !!!

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  6. J'aime vos commentaires! Ils me font rêver! Merci beaucoup, surtout au frangin et à la frangine sans qui je ne serais pas là où j'en suis actuellement! Petite question, mais qui est ZENAMAP??? Ceci dit il quelque chose à quelqu'un? Que cette personne se déclare!

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  7. Le sibissi est plutôt un gros rat qu'un lapin ! Il est appelé agouti en Afrique de l'Ouest et fait partie des rongeurs.

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