mardi 26 janvier 2010

Godobés

L'Afrique rend cynique parait il.
Leslie me l'avait fait remarquer à sa venue, et nous même de temps en temps nous faisons cette remarque.
Oui, c'est vrai, peut être est-ce un moyen de relativiser quelque peu les aventures que nous vivons ici. Il est effectivement parfois difficile de vivre dans ce
pays ou si peu de choses marchent bien (les gens marchent beaucoup par contre... OK c'était pas drôle) c'est peut être une manière de ne pas
prendre sur soi chaque mésaventure. Le contraire nous mènerait je pense assez vite à la cure d'anti-dépresseurs, voire à l'HP. Bref, nous avons parfois tendance à oublier le pays dans lequel nous sommes actuellement, et même si la vie y est généralement sans encombre, certaines choses que nous voyons et vivons ici ne sont parfois pas si facile à digérer (héhé, même ce qu'on mange est parfois pas si facile à digérer!) et en rire est finalement un moyen pour nous de relativiser. Mieux vaut en rire qu'en pleurer dirons certains. Oui, mais peut on rire de tout? demanderont d'autres. Didier Super mettra toutle monde d'accord en disant que mieux vaut en rire que de s'en foutre, et il a je pense bien raison sur ce point là!
Alors cet article, préparez vous bien, sera cynique, et sachez que je l'assume. je vous avais promis de tout vous dire, vous voilà servis.
j'ai appelé cet articles "Godobés" car bien évidemment, c'est ce dont je voulais vous parler. Les godobés sont la signification en sängö de l'expression "enfants de la rue". Parfois orphelins, ou de familles sans revenus, ils vivent de toute manière toujours dans une pauvreté extrême, et par conséquent dans la rue Il est difficile de leur donner un âge, disons qu'ils ont en général entre 7 et 13 ans. Ces enfants, qui trainent sur les avenues principales de Bangui (en particulier l'avenue Boganda) font bien entendu la manche. Mais faire la manche en France n'a pas la même signification que faire la manche ici. je m'explique. Alors qu'un SDF passera sa journée assis à attendre que quelqu'un veuille bien lui donner une petite pièce, un godobé ira chercher sa petite pièce, quoiqu'il arrive. Il arrive donc souvent qu'un (2 ou 3 voire plus si affinité) d'entre eux qui a repéré ta petite tête de blanc à 50m de là se dirige vers toi, et commence à te demander de l'argent, la plupart du temps ainsi:
"papa, ça ne va pas, j'ai faim, papa, j'ai faim, ça ne va pas, papa, ça va pas, j'ai faim".
Vous pensez certainement que j'en fais trop, pour résumer une conversation avec un godobé... il me faudrait environ une page de "papa j'ai faim!". Oui, car la
grande différence réside dans le fait que le bout de chou qui te demande de l'argent (avec douceur en général) te suit... et la longueur du trajet qu'il fera avec
toi dépendra de plusieurs critères:
- Le temps que tu mets à sortir ton porte monnaie
- le temps que tu mets à le virer
- La quantité de fatigue qu'il a accumulé au cours de sa journée.
Voilà, ça peut parfois durer 200/300/400 mètres selon notre dose de patience et sa dose d'énergie. Pas facile dans ce cas de marcher la tête dans ses pensées.
Evidemment que faire dans cette situation? leur donner à chaque fois de l'argent? (sachant qu'en général, quand tu donnes une pièce à l'un d'entre eux, le suivant ne
se fait pas prier pour réclamer son dû). les laisser nous suivre et les ignorer? Les envoyer bouler? Je pense personnellement que la meilleure des solutions et justement dans les 3 que je viens de citer, alors tout dépend bien sûr de notre humeur de la journée et du nombre de petite pièces que nous avons dans notre portefeuille (il y a de gros problèmes de petite monnaie ici).
j'ai décidé, après cette petite explication de ce qu'est réellement un godobé, de vous donner (ça pourrait servir à ceux qui viennent me voir, ainsi que si certains d'entre vous sont amenés également à venir ici, ou dans un pays semblable à celui ci) quelques techniques, subterfuges et autres méthodes pour se débarasser à peu
près rapidement d'un godobé, et à partir de maintenant, je serai cynique.
- leur donner une petite pièce (dans ce cas, essayer de les prévenir avant: "c'est pour acheter à manger, pas pour t'acheter de la colle et te défoncer petit!")
- Leur donner une petite pièce sans les prévenir (dans ce cas, vous imaginez où risque d'aller la petite pièce)
- Leur donner un morceau du pain ou autre que l'on vient de s'acheter (dans ce cas là, peu de risques qu'ils le transforment en colle)
- les ignorer, et continuer la conversation animée que Gus, Sam et moi étions en train de vivre
- les envoyer bouler. mais de plusieurs manières possibles:
Tout d'abord en lui faisant comprendre avec une voix douce et en posant sa main sur sa tête en signe d'affection qu'on ne va rien lui donner, que ça ne sert à rien de te suivre (dans ce cas là, il est toujours possible de leur donner rendez vous le lendemain en promettant une petite pièce)
en accélérant le pas (attention, ça finit parfois par du sprint)
En lui disant le mot qu'il entend le plus dans la journée: yakapé qui veut dire, "j'ai rien" (parfois, c'est même vrai, on a rien)
Il est également possible de les dégager plus méchamment comme par exemple: "papa, j'ai faim"...."moi aussi" ou encore ne jamais arrêter de dire "yakapé" jusqu'à ce que
ça le fatigue (celui là, c'est ma spécialité). Il est également possible de lui dire: "oh, mon petit, faut faire aller", ou lui montrer un arbre en lui disant "y a des mangues ici!"
Il est également possible de leur parler en langue étrangère, ça peut parfois servir.
une des meilleures solutions (même si je l'avoue, ça fait parfois passer pour un énergumène) est finalement de les faire rire, ou de les surprendre.
J'ai hier (ça va vite devenir ma spécialité d'ailleurs) en marchant avec Gus réussi à esquiver 4 godobés (qui arrivaient tous en même temps face à nous) en mimant un match de basket. Hop, accélération suivie d'une petite feinte de corps. dans ce cas là souvent, ils s'arrêtent, te regardent, éclatent de rire (pour résumer ils se foutent bien de ta gueule) et continuent leur chemin, comme si t'étais devenu leur pote.


Voilà pour ce résumé, je n'en suis pas fier, et je n'attends aucune félicitation de votre part sur notre imagination débordante, mais mettez vous à notre
place. leur donner de temps en temps reste mon objectif, mais nous nous disons, et c'est vrai, que nous ne sommes en rien responsables de ce qui leur arrive
Il n'en reste pas moins choquant (même après 4 mois passés ici) de voir des petits de parfois 5 ou 6 ans se ruer sur nous pour nous demander de l'argent.
Mais que faire?
A méditer

j'espère ne pas vous avoir trop choquer, parler aussi franchement de ça pourrait faire mauvais effet, je m'en excuse en tout cas

Je vous embrasse et pense bien à vous, aujourd'hui il a fait très chaud =)

Sylv

dimanche 24 janvier 2010

nouvelles et concours

Salut à tout le monde!

Me revoilà après une petite semaine d'absence.
Pour les quelques nouvelles, mon ventre se porte maintenant très bien, et globalement la semaine qui vient de passer a été bien plus facile que la précédente. C'est marrant, ma maladie a semble t il déchainé les passions! A croire que vous l'attendiez celle là! Vous deviez vous dire: "C'est pas possible! il est pas encore malade, c'est un vrai warrior!". Bien non, et pour tout vous dire, j'ai subit la semaine dernière ce qui s'appelle communément diarrhée infectieuse. A vous de vous renseigner sur les symptomes, je n'en dirai pas plus...
Nous avons été invités mardi à la résidence de France, chez monsieur l'ambassadeur pour "célébrer" la nouvelle année. Une centaines de personnes étaient invitées, et après le discours, les canapés et autres coupes de champagne ont été très appréciables et ce début de soirée (prévue de 18h à 20h) a été bien agréable. Cette soirée a été l'occupation de la semaine, le reste demeurant plutôt calme. La coupe d'Afrique des Nations bat son plein ici, il n'y a pas réellement de ferveur populaire (pas encore du moins), mais les télés commencent à fleurir un peu partout et les bars s'animent au fur et à mesure que les tours passent. Il ne fait aucun doute que la finale sera un événement à ne pas manquer.
Voilà pour les nouvelles, je suis allé assez vite, mais ça me semble suffisant.
je continue en remerciant les amis et membres de la famille qui ont participé aux différents votes que j'ai organisé. La catégorie "enfants" est désormais close, avec, je pense que vous vous en doutez, une victoire haut la main de la photo "enfant sur la pirogue", avec 50% des voix (12 sur 24).
La troisième catégorie peut maintenant être lancée, il s'agira cette fois des couchers de soleil. Nous avons la chance ici d'assister à un magnifique coucher de soleil tous les soirs, ces photos en sont quelques exemple. par contre cette fois ci, étant donné la difficulté de nommer ces photos, on fonctionnera par numéro (1 à 5.)
Voilà, à votre tour, n'hésitez pas à me contacter, je prends tous les votes en compte!

Je vous embrasse tous


Photo 1


Photo 2



photo 3


photo 4


photo 4

lundi 18 janvier 2010

bonjour bonjour! Oui, je l'admets, j'ai un peu trainé, mais vous n'êtes pour la plupart pas sans savoir que quelques petits pepins de santé se sont glissé dans mon estomac et dans mes intestins, et que j'ai, par conséquent, vécu une semaine plutot difficile. je comptais poster ce message dimanche, malheureusement, les installations électriques en ont décidé autrement et notre bloc (seulement notre immeuble et 3 immeubles qui nous entourent) s'est retrouvé sans électricité à partir de samedi nuit jusqu'à dimanche en fin de soirée... pas facile de mettre à jour le blog dans ces conditions.
En parlant de ça d'ailleurs, je tiens à vous informer que les turbines dont je vous parlais précédemment à Boali seront réparées normalement courant février. la ville devrait donc se trouver plongée dans le noir pendant environ 2 semaines (c'est le genre de situation durant lesquelles on prie pour que les travaux se fassent dans un délai raisonnable). On ne sait donc pas trop comment ça va se passer, à part bien sûr qu'il faut faire des réserves de bougies!
Bref, revenons à nos moutons, je déclare par ce message la première partie du concours bouclée. j'ai pris les votes en compte, et M'béko finit en tête, juste derrière la route de Landja et Boali, qui terminent à égalité.
J'en profite maintenant pour lancer par conséquent la deuxième catégorie, qui concerne différents enfants que j'ai pu croiser sur ma route (notre) route (heu, interprétez ça correctement je vous prie!). Voilà, donc même principe, je vous laisse jusqu'à mon prochain article pour voter. Comme la dernière fois, facebook, yahoo, hotmail, bangui de grand chemin, pigeons voyageurs, bouteille à la mer (ah non, j'ai pas la mer!), tous les moyens sont bons!! J'espère que les 16 votes de la dernière fois seront largement dépassés!

Je vous embrasse

Sylv

la préparation avant le match


l'enfant au visage d'ange


Le futur footballeur


la petite sirène?


regard interrogatif


l'enfant sur la pirogue

lundi 11 janvier 2010

grand concours!

Bonsoir à tous!
J'ai pensé ces derniers temps que mon blog manquait un peu d'énergie, je sais pas, d'un truc capable de déchainer les foules. j'ai donc eu envie d'apporter un petit peu d'énergie à tout ça, et de vous faire participer! Regardez vous!! vous êtes avachis sur votre fauteuil, c'est lamentable! ( et là y en a certains qui se disent: ah ouais putain! c'est vrai! j'suis mal assis, et paf! par reflexe ils vont se redresser!). bref, rassurez vous vous ne bougerez pas de ce fauteuil, qui me fait bien envie puisque ici le seul confort qu'on puisse avoir réside dans 5cm de mousse sur une planche de bois. j'avais seulement envie de refaire sortir l'animateur qui sommeille en moi
Je propose donc ce soir de commencer une sorte de fil rouge du blog, qui durera peut être pendant 1 petit mois, et qui sera une sorte (je dis bien une sorte) de concours de photos.
Alors je vous explique rapidement le principe, vous savez pour la plupart, que j'ai une famille maternelle assez nombreuse et nous avons depuis quelques temps un journal qui nous tient informé de ce que chacun de nous fait, et vous imaginez bien que je vais y aller de mon petit article! Mais au lieu de choisir mpi même mes photos qui accompagneront l'article, je vais vous demander à VOUS de les choisir.
Il vous suffira donc de voter de quelque manière qu'il soit, commentaires sur le blog, email, message facebook, pigeon voyageur ce que vous voulez, en m'informant de votre photo préférée. Je comptabiliserai les voix (je tricherai pas, promis) et vous informerait ensuite du nombre de voix, et des votes comptabilisés pour chaque photos. je vous promets que je le ferai. par contre, à tout ceux qui me lancent des message pour me dire des conneries, je dis "attention je vais vous chiquotter", et je rappelle qu'il est bien sûr interdit de voter plusieurs fois
Voilà le but du jeu, sachez qu'il est composé de 4 catégories: Les enfants, les paysages, les couchers et levers de soleil, et un album intitulé " la RCA comme je la vois". Alors certains me diront que je suis tout le temps en train de me justifier, mais je tiens à préciser que je ne cherche aucunement à faire des généralités sur ce pays, ces photos sont juste celle qui me font regarder autour de moi avec mes yeux de gamins en me disant: "voilà, ça c'est la Centrafrique!".
Ceci étant dit, je pense qu'il est temps de lancer le concours.
On commence ce soir par la catégorie: Paysages




Une bonne partie des photos présentées ici ne sont pas encore apparues sur le blog... Vous pensiez avoir vu le plus beau hein!!


la rivière qui coule après les chutes de Boali, nord ouest de Bangui


Quartier boy Rabe vu du monastère, Dans bangui, nord est je suppute



Route pour Landja, à l'est de Bangui


Vous la connaissez, Chute de M'béko, plein ouest.



15 km à vol d'oiseau direction nord est, voilà ce qu'on trouve derrière la colline qui surplombe bangui


l'oubangui et ses marécages, en face, le Congo. landja, est de Bangui

je termine en remerciant Gus, le deuxième photographe. certaines oeuvres sont de lui

dimanche 10 janvier 2010

boulot

oui je suis d'accord, je vous décris et raconte tout ce que je fais ici, mais certains qui tombent sur mon blog sans me connaitre doivent se dire que j'suis un petit jeune, parti en plein milieu de l'Afrique noire pour visiter et regarder. Ces gens là doivent d'ailleurs se dire: "Il est bizarre lui! il aurait pu choisir un autre pays". Avec tout le respect que je dois aux centraf' qui me lisent, la RCA est quand même pas top one des pays touristiques!
Mais voilà, je suis venu pour travailler! Voilà donc un petit résumé de tout ce que j'ai pu faire à l'alliance depuis que je suis là, ça ne parlera peut être pas à tout le monde, en tout cas, les fleistes s'y retrouveront.
je suis donc à l'alliance française avec le statut de stagiaire certes, mais le rôle d'animateur pédagogique. je suis en gros ici pour développer des activités autour de l'enseignement du français, mais aussi améliorer ce qu'on fait déjà. Dans ce rôle (qui est celui pour lequel je suis formé), j'ai déjà réalisé quelques projets pour l'alliance dont:
- Création d'examens (3 niveaux différents) de compréhension et expression orale et écrite pour les étudiants de l'école nationale supérieur de Bangui (l'IUFM centafricain)
- Bien sûr quelques cours dans le cadre de l'alliance, et je donne actuellement des cours à des apprentis douaniers venus de guinée équatoriale (hispanophone)
- création d'une formation en Français Langue Etrangère pour les gens venus de pays étrangers à la centrafrique (les centrafricains sont eux en contexte de Français Langue seconde), dans ce cadre, j'ai travaillé sur la progression et la création des cours
- fait un petit peu de secrétariat et taches diverses. Surveillance d'examens (delf dalf), double correction, entretiens oraux dans le cadre de ces mêmes examens, ainsi que le classement et le report des notes sur les copies
- Je travaille actuellement sur un projet: "français et littérature" pour enseigner le français avec la littérature. je monte donc un gros projet sur Notre dame de paris qui devrait environ prendre 10h de cours
- je suis sensé prochainement travailler sur la mise en place d'un concours d'écriture nommé "les plus beaux mots d'amour" (saint valentin oblige...)

Voilà en gros ce que j'ai pu réaliser ici en 3 mois, je pense que ça éclairera certains qui me demandent régulièrement ce que je fais.
Voilà, vous savez tout! Pour les fleistes qui me lisent parfois, si un des projets que j'ai monté ou suis en train de monter vous intéresse, n'hésitez pas à me mailer, les fichiers word ne sont pas trop galères à envoyer... en général.

Je vous embrasse

Sylv

vendredi 8 janvier 2010

Paludisme

Salut a tous!
Aujourd'hui est une journée un peu spéciale. Non seulement parce que comme vous le savez, Leslie est partie hier soir et que c'était en quelque sorte ma première journée seul depuis un petit moment, ensuite parce que, c'est paradoxal, mais je fête aujourd'huimon centième jour ici, et pour finir parce que c'est aujourd'hui que j'arrête la prophylaxie (anti palu).
Je profite justement de cette occasion pour vous informer sur ce sujet. Je n'en sais dans un sens pas beaucoup plus que vous, et les docteurs, infirmiers et autres pharmaciens qui tomberont sur ce site vont s'arracher les cheveux (Eda, Adela,Ramzy,Anael je m'excuse d'avance), mais les infos que je vais donner là peuvent peut être vous donner quelques infos utiles et pourquoi pas rassurer les personnes flippées qui se trouveront peut etre dans la même situation que celle que j'ai connue il y a peu, avant de venir.
Il faut tout d'abord savoir qu'ici, le palu est finalement installé quasi quotidiennemment dans nos vie (ou ma vie). Je suis là depuis 3 mois, et j'ai déjà vu au moins 10 personnes en "crise". Finalement le temps que celui d'un tel finisse
et hop, un tel le chope. Petit exemple, Gus nous a montré hier des photos de Vincent, un ami VI. Son commentaire sur la photo: "Vincent est éclaté, il a encore son palu" et toi le seul truc que tu dis avant de passer à autre chose c'est:
"ah ouais...". Donc il est vrai que dans un environnement ou on en parle et où on le voit, il est plus difficile de créer une psychose sur sa vie.
C'est maintenant que les spécialistes médicaux doivent s'asseoir et respirer.
Il me semble bien qu'il existe différentes formes de palu dans diverses régions du monde. Et j'ai cru comprendre en grapillant quelques infos, que chaque type de palu avait plus ou moins sa spécificité.
Certains (je crois que c'est le cas en Afrique de l'ouest) sont plutot longs voire très long (j'ai entendu parler de 2/3 ans), d'autres restent dans le corps bien moins longtemps que ça (2/3 semaines). C'est le cas ici. Le paludisme sévissant ici est, à ce que j'ai cru comprendre plutot de courte durée, mais plutot bien violent. Sachez en tout cas que le paludisme à vie n'est à ce que j'ai pu comprendre
qu'un mythe.
Parlons de la fameuse durée de ce palu. Quand je dis qu'il peut apparemment durer 2 ans, ça ne signifie bien sûr pas qu'on est malade 2 ans! Il reste dans le corps et apparait en fait sous forme de crise, de force aléatoire. Il peut donc arriver que certains le chope et que la maladie ne se déclare jamais. Vincent, le vi dont je vous parlais qui vient justement de faire une crise a réussi à vivre 1 an et 330 jours sans rien avoir. Dommage pour lui, il l'a chopé, et il part la semaine prochaine! Je le salue! pas de pot l'ami! c'est con hein!!
Parlons maintenant des crises, elles sont de force aléatoire, en majorité, je n'en ai pas vu des extrêmement gratinées. En gros pour vous résumer les symptomes, c'est:
courbatures, grosse fatigue, maux de tête, vomissements et surtout... une big big big fièvre. Au centre de médecine tropicale, le médecin a prévenu Leslie que si un moment elle passait de 38 à 41 de fièvre en 1h, c'était un palu.
Voilà en gros les symptomes, il est évident que mieux vaut ne pas laisser trainer, sous peine de connaitre quelques problèmes...menant au rapatriement sanitaire... menant tous les 36 du mois, à la morgue.
Voilà, pour finir et laisser les gens qui s'y connaissent mieux que moi respirer, et me donner de plus amples infos par mail ou commentaire au cas où j'aurais dit une conneuhrieje voulais parler rapidement du traitement. Ici le palu fait peut être aussi moins peur car on a a portée de main (quand les pharmacies ne sont pas en rupture de stock)des cachets efficaces qui permettent, si la maladie a été rapidement décelée de se remettre d'aplomb assez rapidement (reste plus qu'à reprendre les 5kg perdus en 4 jours). Malheureusement ces cachets sont interdits en France (imaginez donc le dosage du truc!). Donc pour les gens qui tombent sur mon blog par hasard, ceux qui comptent me visiter, et surtout ceux qui viennent de me visiter c'est,et je compte sur tout le monde (JF et Laurence en particulier) pour faire les nounous et que si la moindre courbature étrange, la moindre montée de fièvre inexpliquée apparaissent, ne vous auto médiquez pas! Direct Lapeyronie, urgences, malarone, en précisant bien la provenance du dernier voyage,
Voilà donc en gros, pour résumer, le palu, il est "facilement" soignable si il est vite trouvé, mais bon... on déconne pas avec ça! J'attends sans impatience ma future hypothétique goutte épaisse (teste pour déceler le palu)
et je termine en faisant un pied de nez aux gens que je viens d'intellectuellement chiquoter pendant 5 minutes: Ils nous disent d'allez voir les urgences en France parce que les médecins je cite: "N'y connaissent rien".
Voilà tout, j'espère que j'aurais été claire et que je n'aurais pas dit trop de bêtises et je suis tout à fait à même de corriger si on me dit que j'ai dit une connerie.

Voilà, des bisous, 100 nouveaux jours s'ouvrent devant moi!

mardi 5 janvier 2010

Année à thème chutes

Parait il que les chutes de Boali sont les plus belles chutes d’eau de Centrafrique ! On a choisi le dimanche 3 janvier pour les visiter ! Excursion prévue depuis un bout de temps, nous sommes bien organisés ! Pick up en location (ouh putain ! c’est cher une location !) chauffeur (un ami) guide (un ami) et amis (des amis). Tout ce qu’il faut pour se régaler. Nous partons à 8h ce matin, direction plein nord vers Boali, 110km de Bangui. Après une bonne heure de route de très bonne qualité, pleine de, j’vous le fais vite : enfants qui sourient, mamans qui disent bonjour, maisons rouges, camions entièrement plein patati patata. Nous arrivons à boali. Nous décidons d’aller d’abord en ville pour faire quelques achats au marché. Nous passons par une barrière. Ah oui ! petite parenthèse. Sur les longs trajets, il y a assez régulièrement des barrières à l’entrée de chaque grosse ville avec un baraquement plein de militaires. Il faut s’arrêter là, et soit payer un petit quelque chose (pour tout le monde) soit payer un petit quelque chose (ça c’est prix mounjou) soit rien payer (ça c’est s’ils sont de bonne humeur). Bref toujours est il que nous passons cette barrière en laissant nos papiers d’identités au baraquement. Les négociations n’y ont rien fait. Arrivée à Boali, nous nous arrêtons au marché pour quelques courses. Patates douces, poisson (carpes de boali), chouya bœuf (j’apprends d’ailleurs que chouya poisson n’existe pas et deviens rapidement la risée de mes amis). Hop ! direction les chutes ! après bien sûr avoir récupéré les papiers, sans même rien payer ! En entrant dans le parc, nous avons notre première surprise ! Un chimpanzé en liberté se dirige vers nous et nous papouille pendant un bon quart d’heure ! Vous aurez d’ailleurs quelques photos jointes. Puis nous nous dirigeons accompagnés de nos guides (4 guides donnés par le parc… 1 par mounjou) vers les chutes. Nous tombons alors sur un sacré panorama, à gauche à 90 degrés les chutes tombent de 50m de haut, au milieu la rivière provenant des chutes s’écoule et tout autour… la nature ! Des forêts à perte de vue ! après contemplations, nous descendons au premier étage (en partant du haut) ou il est possible de voir la chute tomber sur sa gauche. Puis au deuxième étage, et enfin au dernier, au pied des chutes. Quelques photos plus tard, nous remontons, pour nous diriger vers le deuxième intérêt du lieu : le pont de liane ! On le connaît de réputation, beaucoup de « toiles » qui se vendent en ville le représente, souvent en coucher de soleil. J’en rapporterai une. Bref, je ne pense pas qu’il soit utile d’expliquer ce qu’est un pont de liane, je pense que vous avez saisi le concept ! Sachez juste qu’il passe au dessus d’une rivière. Nous le traversons pour trouver un autre panorama, du côté droit de la cascade maintenant. Puis revenons sur nos pas pour traverser à nouveau la rivière. En pirogue cette fois. Mon collègue William n’a d’ailleurs pas hésité à me faire prendre la pagaye, j’ai dû être capable de faire 2m, avant de me faire remplacer par notre piroguier, un enfant d’une douzaine d’années pas plus. Deuxième honte publique ! Nous retraversons et allons à l’opposé, là où se trouve le fameux barrage qui alimente Bangui en électricité. Nous nous installons là et nous baignons juste avant le barrage, dans la rivière avant de manger notre carpe. Après cette petite baignade, ce petit repas et ces petits coups de soleil nous ressortons du parc, sans pouvoir dire au revoir à notre ami chimpanzé. Nous rentrons à Bangui, encore bien émerveillés par ce que l’on venait de voir !
Ainsi s’achève l’histoire des chutes de Boali,
Encore un grand merci à celui qui me lit
Les prochaines histoires seront passionnantes
J’espère d’ailleurs que ça vous tente !

Des bisous








dimanche 3 janvier 2010

bonne année!

2010 à commencé! j'espère sur les meilleures bases possibles pour vous! Nous avons bien entendu (comme chaque jour ici) encore vécu de sacrées aventures ces 3 premiers jours de l'année.
Le réveillon s'est fait à M'baiki, chez notre ami hervé. Nous étions 11, sous une paillote, sans eau ni electricité (le groupe electrogène n'a pu être réparé avant). le soirée a été plutot cool, nous avons tous un rythme assez spécial ici (facheuse tendance à se coucher très tôt et à se lever également très tôt) qui fait que tenir jusqu'à minuit a presque été un défi! Nous avons tout de même bien profité du cadre magnifique qu'offre la maison d'Hervé. passer jour de l'an entre les bananiers, les manguiers, et les arbres à fruits de la passion, le tout en dégustant le cabri préparé le matin par le cuisinier. Assez dépaysant! du moins pour nous!
La nuit a été agitée par des jeunes qui sont venus chanter sous les fenêtre. Le début du chant?: "Bonne année! bonne année papa!! Tu es très gentil!". Hmmm! on s'est tous dit qu'ils étaient certainement moins gentils que nous! Les chants des jeunes ont rapidement été remplacés par le chant du coq des voisins, qui chante, si si, je vous jure, à 4h00. D'ailleurs quelle joie de voir les enfants courir derrière le coq le lendemain matin!! il était prévu pour le premier repas de la décennie! Belle vengeance!
Après le petit déjeuner, nous décollons vers 11H, direction: les chutes de M'béko, à environ 30min de M'baiki. Après avoir payé l'entrée dans le "parc" (imposer un barrage à cet endroit est d'ailleurs totalement illégal!) nous parcourons une route de piste, dans un sale état celle ci. puis terminons à pied, pour quelques centaines de metres dans la forêt. l'arrivée à la chute est... comment dire...magique tout simplement. Nous arrivons sur une sorte de "plage" surplombant la rivière qui coule face à nous, de la droite vers la gauche. A notre droite s'imposent les chutes, en 4 étages. Plus les paliers sont hauts, plus la cascade est étroite. De chaque côté, des murs de végétation. Nous installons nos affaires et montons directement avec hervé et un savon pour prendre une petite douche sous les chutes. Le seul problème ici; le fond est plein de pierres à la fois pointues et glissantes, les déplacements y sont donc difficiles. Après la petite douche rafraichissantes, nous escaladons sur le côté gauche de la chute pour rejoindre les niveaux supérieurs. Un peu comme un jeu vidéo en fait! La montée est assez rude, ça glisse, les lianes nous barrent le passage... mais nous montons finalement aux 3ème étage. Hervé et Vincent iront encore plus haut, jusqu'au sommet. Nous redescendons finalement après quelques photos pour déguster une casserole de riz et la sauce du cabri de la veille. le tout avec les doigts, dans la marmite avant de rentrer à bangui...
Ainsi passa le premier jour de l'année 2010.