jeudi 31 décembre 2009

Dernier jour

Dernier jour à la scad, dans un sens le moins animé. Nous nous levons tôt, ce matin on va voir les pygmées! Oui, la centrafrique est le seul pays où vivent encore les pygmées. malheureusement, ils ont tendance à être considérés comme une sous-race par les centrafricains, et une bonne partie d'entre eux s'est maintenant éloignée de la forêt pour vivre plutôt de l'agriculture, ce qui bien sûr provoque une perte de leurs repères culturels. Il n'en est pas moins qu'on ira voir un village pygmée. Nous partons rapidement pour faire une 15aine de kilomètres en brousse. Tout le monde n'est pas venu, nous sommes un petit groupe de 8 personnes, avec 2 véhicules. Inutile de vous décrire la route, vous en avez déjà une bonne image je pense. Il est juste nécessaire de dire que nous faisons un petit arrêt sur un pont au dessus de la lobaye. "l'afrique à l'état pur" pense t on. des enfants arrivent rapidement sur le pont pour nous dire bonjour. Nous prenons quelques photos avant de repartir. l'arrivée là bas est plutôt étrange, nous demandons au chef du village si notre présence n'est pas trop gênante, et il nous invite à entrer dans le village. les villages pygmées sont différents des centrafricains. Les maisons ressemblent énormément à des igloos, à la seule différence que ces igloos sont recouverts de feuilles. Il y en a des petites pour 1 personne, et des plus grandes pour couples ou famille. Nous apprenons à ce moment que les pygmées sont monogames. Quelle surprise!
l'entrée dans le village nous a rendus plutôt mal à l'aise. les gens sont tous autour de nous, à environ 3m de notre groupe, et nous fixent du regard. De notre côté, nous sommes accroupis au milieu du village, en plein soleil, en attendant que eux fassent le premier pas. ca se passe ainsi. Nous regardons pendant ce temps les habitants. Ils sont effectivement plutôt petits, il ne dépassent en général pas le mètre 50. Nous sommes choqués par le ventre des enfants, le ventre de la malnutrition qu'on a tellement l'habitude de voir maintenant. On nous explique que les enfants ne mangent pas de viande, et ce n'est qu'à partir du moment où ils sont en âge de partir en chasse qu'ils mangent des protéines. Evidemment, leur régime alimentaire n'est pas idéal à cet âge! au bout d'un moment 1 ou 2 hommes se mettent à s'agiter au milieu du village, devant nous, bientôt rejoins par une bonne partie du village. Ils sont en file indienne, et nous proposent une danse traditionnelle tout en chantant. 2 personnes s'occupent des percussions. au bout d'un moment, le soleil est réellement chaud, et nos épaules, déjà meurtries par la journée de la veille nous supplient de partir. Nous quittons donc le village en remerciant les habitants. Lorsque l'on monte dans les véhicules, certains pygmées montent sur le pick up d'une partie de notre groupe, bientot 15 personnes sont debout dans le pick up et chantent des chants traditionnels pendant que nous rentrons Les photos vous le prouverons. Nous les faisons descendre à un moment, ils sont à pieds, et les éloigner de leur village les ferait marcher plus que de raison. les pygmées adorent monter dans les véhicules, et Aymeric une des personnes qui était avec nous nous explique qu'une fois, en rentrant chez lui, il avait remarqué qu'un enfant s'était caché dans la voiture et avait fait tout le trajet avec lui. résultat: demi tour!
Nous rentrons et préparons nos affaires. Après le repas salade, nous partons finalement. Même voiture, même convoi, même jeu (le président). Après un petit arrêt à M'baiki, nous reprenons le chemin de Bangui. Sur la route, nous nous arrêtons devant le palais impérial de Bokassa qu'il est possible de visiter. Mais nous n'y rentrons pas. des militaires un peu alcoolisés nous abordent. Ils regardent Leslie et me demande: "Lo yeke wali timo?" (c'est ta femme?)
j'approuve, et hervé, notre ami VI qui aime beaucoup rigoler commence à négocier le prix de Leslie avec les militaires. Ces derniers ont même eu le culot de négocier le prix!! résultat, je sais maintenant que ma copine vaut 2 sacs de manioc et 2 cabris. On rigole un petit peu, ils nous proposent de boire du kangoya, chose que nous refusons poliment pour ne pas les froisser, et reprenons notre route. La dernière péripétie de notre voyage va arriver. devant nous, un camion à l'africaine, c'est à dire complètement plein d'un maximum de matériel. Bidons, morceaux de métal, bois, chaises... dessus une dizaine de personne. leur couleur rouge nous indique que ça fait un bon petit moment qu'ils roulent. Ils nous voient derrière eux et nous demandent de prendre quelques photos, bien sûr, nous respectons leur volonté avec plaisir!
Voilà, le week end s'achève ainsi, back in Bangui!! Nous profitons d'un dernier coucher de soleil avant de rentrer, fatigués, mais tellement heureux de notre expérience. Tous les préparatifs valaient leur pesant d'or!

On vous embrasse!





SCAD saison 1 épisode 2 (mais au fait, y aura t il une saison 2??)

Nous revoilà, la nuit a été reposante, assez fraiche, contrairement à ce qu’on vit habituellement à Bangui, et même calme ! Pas de zouk, exit les militaires qui passent en braillant, terminé les camions qui passent en klaxonnant, fini les lézards qui passent en courant… Le silence !
Après le petit dej’ nous nous préparons pour partir à la « villa ibiscus ». Nous nous entassons dans la benne du pick-up et c’est parti pour quelques 4 kilomètres de piste. Comme à l’accoutumée pendant les trajets, nous jouons au « président ». Le but du jeu : Faire coucou à tout le monde dans les villages et sur le bord de la route. Il faut bien sûr que les gens répondent, ce qui arrive souvent quand les gens voient passer 7 mounjou sur un pick up.
La maison ibiscus ressemble beaucoup à la SCAD, elle est néanmoins plus proche de la rivière, et il est possible d’y accéder plus facilement. Nous traversons le troupeau de zébu pour nous rendre sur la berge. Des femmes y font la lessive, et plusieurs pirogues y sont stationnées. On nous propose alors de faire un tour. C’est parti !! entassons nous à 5 dans un tronc creusé ! Quelques minutes après : tiens, mais en plus d’être creusée dans un tronc, elle prend un peu l’eau cette pirogue ! On est parfois pas trop rassurés… Ca penche un peu, c’est pas trop stable ! et on est réellement au ras de l’eau !
Nous faisons un petit tour sur la Lobaye avant d’accoster sur un petit ilot de sable émergé au centre de la rivière à cause de la secheresse de la saison sèche. Sur cet ilot se trouve le paradis… Appelons là l’île aux enfants ! Nous nous installons ici, nous mettons en maillot de bain et profitons de la fraicheur de la rivière dans la chaleur du 26 décembre (pan dans les dents les français). Un peu à l’écart de l’ilot coule une petite cascade. Nous jouons rapidement au ballon avec quelques enfants qui semblent bien heureux de pouvoir profiter de notre arrivée. D’autres s’amusent dans le courant, d’autres encore se prélassent au soleil pour parfaire leur bronzage et se la péter une fois de retour en France. Un piroguier qui nous accompagnait nous montre à un moment une sorte de balle de tennis… Oui… Bon… Un poisson lune quoi. La demi journée passe ainsi, dans la bonne humeur et la Lobaye, mais les estomac commencent à crier famine. Nous rentrons donc d’abord en pirogue, puis en pick up pour le repas. La table est bien sûr mise, et les merguez-saucisses/ frites nous attendent sur la table (oui bon, d’accord, ça fait pas super afrique comme menu). Fin du repas, bouquet final, nous aurons du camembert, du reblochon, et même du mont d’or ! Chacun d’entre nous semble revivre à chaque bouchée. en particulier les plus anciens ! (Nan sérieux, ne rigolez pas !)
Le repas fini, il est temps pour une partie du groupe d’aller visiter la scierie de la SCAD. Je ne vous ai pas expliqué, la SCAD est la « société centrafricaine d’agriculture et de déroulage » et une des principales industries de bois du pays. Certains d’entre nous vont donc visiter cette scierie, un petit groupe quant à lui reste à la maison pour du repos et plus si affinité. Leslie va à la scierie, moi je me repose. La fin d’après midi passe rapidement, chacun demande à l’autre s’il n’a pas trop trop rougit. La réponse est sans appel : « ouah !! mais t’as un de ces coup de soleil !! ». Le lendemain de noël, c’est quand même con !
Le repas du soir est un réel festin ! Les plats de pâtes et de riz sont suivis d’un plat de yabanda (fabriqué avec le koko) d’un petit plat de chenilles (cuisiniées cette fois) et de cuisses de poulet. Nous mangeons presque tous des chenilles, ceux qui ont mauvais goût aiment (j’en suis) et en mangent même plusieurs, d’autres ont moins mauvais goût (Leslie en est) et ne font qu’en goûter une. Maman serait contente ! Elle a quand même goûté !
La soirée passe vite, et nous nous couchons rapidement. La journée a été fatigante !! Demain sera plus compliqué… Nous rentrons en ville. D’autres petites aventures nous attendent encore !











SCAD saison 1 épisode 2.

mercredi 30 décembre 2009

Week end à la scad

Voilà, j'ai fini de bouder, les photos sont toutes quasiment organisées, je peux envoyer la sauce! Merci à ceux qui ont répondu présent à mon petit coup de gueule, ça fait du bien d'entrer sur sa boite mail en se demandant si on aura des messages.
Nous sommes donc allé à la SCAD ce week end. Une sorte de concession appartenant au géant industriel kamach, qu'il a gracieusement prêté à etienne mon directeur, qui nous a lui même proposé de l'accompagné. Nous nous retrouvons vendredi matin à 16 (je ne vous citerait pas tout le monde) direction en premier lieu M'baiki (sud ouest de bangui) et ensuite la scad, située à une 30aine de km de M'baiki (prononcer Mbaiki et non pas em'baiki!). Nous prenons la route à 4 véhicules. Nous sommes avec Gus, Hervé (un autre VI qui vit à M'baiki) Leslie et moi. La route est plutot de bonne qualité jusqu'à notre première destination (goudronnée et plutot large) ce qui nous permet d'aller assez vite. En s'éloignant de Bangui (moi qui m'en éloigne pour la première fois), la population se fait de plus en plus rare. Nous croisons parfois de part et d'autre de la route quelques villages, certains avec une bonne centaine de maison (par exemple un village qui s'appelle Pissa), d'autres composées de 10 maisons. Ces maisons sont presque toutes les mêmes, toit de paille ou de taule pour les chanceux et briques en terre sont les composantes principales. la seule chose qui change finalement, c'est le visage de la femme qui est assise devant la maison et qui pile, cuite ou fait sécher le manioc. Chaque traversée de village est bien sûr pleine de "coucous" de la main que les gens nous rendent chaque fois avec bonne humeur. les hommes du village sont quant à eux regroupés aux abords de la route, soit ils travaillent, soit ils sont assis en groupe, et picolent en coeur leur récolte de vin de palme.
La distance séparant M'baiki de bangui est de 100km. Cela nous a pris environ 3h (eh oui, c'est quand même pas l'A7!). On a surtout pris du temps pour s'arrêter dans les villages pour acheter quelques fruits et légumes (on se retrouve vite Leslie et moi avec une 10aine de papayes à nos pieds) et puis pour changer la roue arrière droite, qui nous a lâchés en plein milieu du trajet.
M'baiki est une ville typiquement centrafricaine... Petite, un peu à l'arrache faut l'avouer. le genre de ville où quand tu arrives tu te dis "mais c'est ça M'baiki?". Nous arrivons à la demeure d'Hervé, pour faire quelques provisions d'eau, faire une pause "soulagement" comme ils disent ici et se dégourdir un peu les jambes. Nous redescendons ensuite en ville pour nous manger un petit mechouis de cabri avant de reprendre notre périple. Malheureusement, le seul bouis-bouis de la ville n'a pas de cabri en stock. heureusement que la femme d'étienne a prévu qu'on serait en galère, et elle avait prévu un gros tupperware de riz accompagné de feuilles de patates douces. Fameux ceci dit. le repas passe et Hervé a la bonne idée d'acheter du koko (herbe que l'on trouve ici dans le plat appelé yabanda) accompagné de quelques chenilles boucanées! Enfin nous mangerons un des plats réputés dans ce pays! Boucanées mais mieux que rien! je ne resiste pas à la tentation, et je goute directement, le tout non cuisiné. Vous verrez la vidéo à mon retour, les photos plus rapidement si vous êtes sages. C'est plutôt pas trop trop dégueu... pas gluant, mais tout de même appétissant! Ce petit épisode terminé, nous récupérons la roue réparée cette fois, qui s'était dilapidée sur le chemin, et partons direction la SCAD! qui se situe à 30km de M'Baiki, environ une bonne heure de route. Cette fois, c'est de la vraie piste telle que je ne l'avais jamais vue! latérite, et murs de végétation de part et d'autre de la route. Nous sommes en pleine forêt, le paysage est réellement époustouflant, et la question qui nous traverse l'esprit à nous, qui sommes là depuis un moment, c'est: "Mais pourquoi l'écotourisme n'est il pas plus développé ici?". Nous traversons parfois quelques villages, et de nombreux marcheurs, avec un pas lourd dû aux bassines de manioc qu'ils portent sur leur tête. On les plaint tout de même! Nous laissons sur notre passage un nuage de fumée dû à la latérite. les pauvres!!! vaut mieux pas être asthmatique en brousse ici! La poussière que toutes les voitures font voler en passant donne au paysage aux bordures de la route une couleur presque ocre. Comme si un sorcier pygmée était passé et avait décidé de transformer tout le paysage en poterie. Le paysage est parfois surréaliste!
Nous arrivons finalement à notre destination: la SCAD. La concession est immense, nous roulons quelques secondes et tombons finalement sur une belle maison en bois. En contrebas, derrière un champ d'herbes hautes, face à la maison, la lobaye, grande rivière qui s'écoule et qui a donné son nom à la préfecture de m'Baiki. devant la maison est garé un pickup dans lequel, OH SURPRISE!! un caiman est gentiment installé! La personne qui nous accueille nous explique qu'ils viennent de le pêcher dans le marécage devant la maison. Nous avons donc le privilège de le toucher. Finalement un caïman... ben ça a la peau plutôt râpeuse!
Nous nous répartissons les chambres, il y a en tout 3 maisons à notre disposition. La centrale, celle qui fait face à la Lobaye, et deux autres, un petit peu plus hautes, que l'on rejoint d'abord avant de redescendre dans la maison principale pour y installer nos affaires. Il nous prend ensuite l'envie de nous baigner, mais les abords de la rivière ne sont pas si accueillants. Ils le sont sûrement plus pour les caïmans... Je le saurai quand je me serai réincarné. la nuit tombe et nous passons rapidement à table. Bien évidemment, le terme expatrié nous reste collé à la peau, et 2 cuisiniers s'occuperont des repas et de la vaisselle à notre place. ca rend flemmard l'afrique! On travaille comme des malades toute la semaine, mais les vacances sont les vraies vacances! Nous mangeons pour notre premier repas quelques bananes frites accompagnées de steaks de zébu et de riz. La soirée se finit tranquillement le repas de noël est resté dans les jambes de certains d'entre nous (Gus m'entends tu?). Une partie de poker s'entame... Nous allons finalement nous coucher après avoir tué 1 ou 2 cafards dans la chambre. On rigole pas! Les cafards ici, ils sont vraiment grands comme des petits briquets Bic. nous ne nous doutons pas de ce qui nous attend le lendemain. Vous non plus d'ailleurs! Vous le saurez dans un prochain épisode! la saga SCAD continue bientôt... Surement dans le week end! profitez des photos pendant ce temps!








mardi 22 décembre 2009

Résumé des derniers jours!

Salut à tous! Un petit résumé des derniers jours que nous avons passé ensemble à Bangui. Vous vous doutez bien que la chaleur nous empêche de passer toute la journée en vadrouille, mais nous sortons tout de même au moins 2 ou 3h par jour. Dimanche et lundi ont été les journées les plus calmes que nous ayons passées. Nous sommes allés dimanche après midi, en compagnie de quelques collègues (Sylvain, William bien sûr et Rigobert) et de Gus à la Kermesse du stade Bonga-Bonga. Les kermesses sont quasiment les seules activités que le gouvernement mette en place ici. Pour vous décrire un peu le lieu, il s'agit d'un grand champ (un stade c'est beaucoup dire) et tout autour du terrain sont installés des nombreux petits bars avec des chaises en terrasse. Au milieu de ce stade quelques petites activités pour les enfants (toboggan, panier de basket...) et une grande scène qui doit certainement accueillir quelques spectacles (aucune promo, rien du tout à ce sujet). Nous nous asseyons donc à partir de 16 à côté du bouis bouis qui s'appelle "Yes we can". Ah oui, je vous en avais pas parlé, ici Obama fait fureur, et il n'est pas rare de rencontrer des gens qui exhibent fièrement sa photo sur leur tee shirt. Nous pouvons un peu, mangeons un yabanda (poisson fumé cuit avec de l'herbe appelée koko et du chiquouang).
Le lundi est encore plus calme puisque nous ne décollons qu'à partir de 20h direction la maison d'Etienne, le directeur de l'alliance qui fête son anniversaire. Ceci a donné l'occasion à Leslie de découvrir une soirée presque entièrement Mounjou, de rencontrer pas mal d'expats, bref, d'avoir une idée plus précise du double monde dans lequel je suis. Le monde africain, zouk, cabri, et marché, mais également le monde français, avec les soirées entre blanc, le saucisson (sur lequel on se jette tous bien évidemment)et les bouteilles de vin. Nous ne sommes pas rentrés tard, Tout le monde travaille demain! Sauf nous!
Hier a été tout de même plus occupé. Simone, ma responsable à l'alliance qui reçoit actuellement la visite de ses enfants m'a demandé s'il me serait possible de faire quelques trucs en leur compagnie. J'ai jugé que Leslie était prête, et bien adaptée, et nous nous sommes ainsi rendus au marché central, le marché alimentaire qui se situe juste à côté de chez moi. ce marché, moins grand que PK5 est tout de même sacrément intéressant et dépaysant! des étals des légumes, sur lesquels se cotoient ananas, gombo, mangues et épices suivent les étals de viande et poissons boucanés.
D'ailleurs! il est temps de faire une petite parenthèse à ce sujet, car je doute que tout le monde ne connaisse ce type de cuisson! ici, étant donné la chaleur qu'il fait, et le temps que l'on met pour rejoindre Bangui quand on se trouve à quelques 100aines de kilomètres, les viandes et poissons ne peuvent se conserver crus. Les viandes et poissons dis "de brousse" sont donc grillés sur place (disons plutot carbonisés) avant d'être envoyés sur Bangui. Le problème de conservation est donc largement diminué. Pour les endroits se situant un petit peu plus près, les aliments ne sont pas boucanés mais fumés. Une partie du marché est donc réservée à ces viandes et poissons boucanés. On y a trouve par exemple quelques singes, des chauves souris (pas au marché central les chauves souris) ou encore parfois quelques chenilles. Dans une deuxième halle de ce marché se trouvent cette fois les viandes et poissons frais (d'ailleurs, je peux vous assurer que la phrase mythique "Il est pas frais ton poisson!" n'est pas d'Uderzo, mais certainement de bangui). L'odeur dans ce coin là est plutot forte, et comme dans tous les grands marchés, les abbats, morceaux de viandes de toutes formes et toutes couleurs jonchent les étals. Les centrafs adorent nous montrer leurs marchandises, surtout lorsqu'il s'agit d'une tête de veau, ou d'un demi singe, ils savent qu'on n'y est pas habitués! Effet garanti!!! surtout quand on est arrivés depuis 4 jours! l'après midi se passe bien évidemment au frais, Leslie est prise en charge par Babeth, une coiffeuse qui passera presque 3h à la tresser (ben vi! en afrique, on s'fait des tresses!)D'ailleurs, voilà une photo en exclusivité!


pendant ce temps mon collègue William et moi discutons de tout et rien. J'ai d'ailleurs appris beaucoup de choses hier, que je ne manquerai pas de vous expliquer prochainement!
Le soir, nous allons au quartier La Kuanga pour déguster le délicieux jus de fruit de N'diaye, le sénégalais et manger du poisson grillé. A la kuanga, comme un petit peu partout, l'organisation est différente de la france. Chez nous, on s'asseoit à un resto, et on y commande ce qui est écrit sur la carte, ici, on s'asseoit sur n'importe quelle chaise et table, et il est possible de commander de tout n'importe où. Par exemple, entre le jus de fruit et le poisson, nous n'avons pas changé de place, mais juste changé de cuisto! C'est tout de même plus pratique! et ça évite les discussions qu'on a en France: "Moi je préfère aller à la pizzeria!! - ah non! plutot chinois!"... On s'asseoit, et après chacun mange ce qu'il veut!
Mercredi a été une duuuuure journée! Nous essayons de prendre le rythme africain. William nous avait proposé de nous emmener dans un marché particulier, un marché dans lequel il est possible de trouver une bonne partie des animaux qui se mangent ici vivants. Nous nous levons donc à 5h30 et hop, taxi dès 6h direction Bimbo, en direction du quartier où Hervé nous a invités samedi. Bangui est animée à 6h comme une ville française à 7h. Le soleil se lève tot, les gens se lèvent en même temps que lui en général. Pendant les mois de décembre et janvier, William, qui est évidemment toujours dans le coup avec nous, nous explique que les matinées sont très brumeuses. Il ne se trompe effectivement pas! Nous n'y voyons quasiment rien! Après un quart d'heure de taxi, nous arrivons finalement sur un chemin le long du fleuve. nous descendons et arrivons comme nous en avons l'habitude à l'entrée du marché. Face à nous, dans la brume, des centaines d'ombres se déplacent, portent leurs marchandises, regardent les étals et marchent d'un pas pressant vers leur destination. Nous commençons alors notre marche au milieu de ce chahut. Le début du marché n'est pas différent de ce que je connais déjà et de ce que Leslie a découvert hier. Des marchandises à ne plus savoir qu'en faire jonchent les tapis qui couvrent le sol. L'huile de palme, d'une couleur si orange attire vite notre attention, des tas de céréales et de fruits entrent en collision avec la couleur grise de la brume. Nous nous arrêtons un moment le long du fleuve, en contrebas, où sont amarrés quelques pirogues, et surtout un gros bateau (on a oublié le terme!) plein à craqué! Un immense tas de marchandises est posé dessus, les gens s'affairent sur ce bateau, portant les produits pour les décharger, d'autres sont dans l'eau jusqu'au torse et se chargent d'apporter ces produits sur la berge. A côté, deux hommes tirent un cochon sur la rive, vous imaginez bien sûr que le cochon ne se laisse pas tellement faire, il crie a qui mieux mieux. Après ce spectacle nous reprenons notre marche le long du marché, les gens nous fixent comme à l'accoutumée. Une femme dit un moment en sango à propos de Leslie: "la blanche là, elle est pas arrivée depuis longtemps!"
Ca nous fait bien rire William et moi. Nous arrivons finalement à l'étal où sont sensés se trouver tous ces animaux. Effectivement, quelques cabris et quelques poules sont présentes, mais pas de caiman, pas de singes, pas de cochons. William se renseigne et nous explique que les marchandises sont actuellement vérifiées par le ministère des eaux et forêts, car ces marchandises ne peuvent plus être vendues. Quel dommage! nous étions venus pour ça! Nous continuons alors notre route et ce jusqu'à la fin du marché, où nous faisons demi tour, pour revenir sur nos pas. je prends alors mon appareil photo que je tends à william, c'est lui qui prendra les photos, je n'ose toujours pas, la réaction des gens est parfois spéciale ici.. Il arrive même qu'ils s'énervent. Voir un de leur frère prendre les photos les choquera moins! En voilà une

Nous finissons notre petit tour et traversons une partie du quartier pour rejoindre une avenue principale où il sera possible de trouver un taxi. Coup de grâce pour Leslie! Nous croisons un petit garçons d'environ 10 ans qui la dévisage en lançant un: "agbingba mounjou!". Ce qui signifie littéralement: "blanc mounjou" autrement dit: "plus blanc que blanc". Quel que soit le pays dans lequel on se trouve, les enfants n'ont vraiment aucun respect pour leurs ainés! Nous rentrons finalement en taxi, jusqu'à la maison, il est 7h30, nous pouvons continuer notre nuit! la prochaine aventure se fera dans l'après midi, à 15h.

15h! Nous finissons de manger le boeuf à la sauce aux arachides et sortons, pour retrouver mon deuxième papa william qui nous a proposé de nous amener au "monastère" en bas de la colline qui surplombe Bangui et dont je vous avais déjà parlé. Nous retrouvons rigobert à la sortie d'un troquet, direction Boy-Rab le quartier de ce dernier, celui dans lequel j'avais mangé le 1er décembre. Nous traversons le quartier et montons en direction de la colline. Nous arrivons dans un petit endroit calme, à l'écart du quartier, devant nous se dresse le monastère, un grand bâtiment en briques rouges, avec des nombreuses colonnes. nous descendons du taxi et rencontrons un gardien qui nous fera la visite. Nous prenons à droite et marchons un peu jusqu'à ce qu'ils appellent la grotte. C'est effectivement une sorte de grotte, bâtie à la main dans laquelle se trouve une statue de la vierge. devant elle, des gens sont assis et semblent prier. Nous sommes tout de même situés en hauteur, ce qui nous donne un beau panorama de toutes les collines placées derrière la colline principale. Nous prenons ici quelques photos avant de descendre dans la direction opposée, pour contourner le monastère par la gauche. Nous découvrons ici comment poussent les ananas! dans le sol! Oui oui! les ananas poussent comme les carottes! et cueillons des caramboles, vous savez, les fruits orangés en forme d'étoile. Une fois cette petite balade terminée, nous reprenons le taxi pour nous rendre au karting de Bangui (non, vous ne rêvez pas! pas de cinéma ici, mais un karting!). Nous nous asseyons à la terrasse pour nous rafraichir en regardant les gens tourner dans leurs mini voitures. Une fois ce petit rafraichissement pris, nous descendons à nouveau pour nous rendre dans le parc situé en face du lycée boganda. Le coucher de soleil est magnifique! nous prenons encore quelques photos! Les voici






Nous nous asseyons dans le parc pour apprécier une dernière boisson avant de rentrer. La journée à été sacrément physique! la soirée au calme sera très appréciée!

Jeudi, dernier jour avant de partir, nous allons passer le week end hors de Bangui avec plusieurs amis français. Nous allons à la scad, sorte de petit vvf appartenant à l'entrepreneur kamach, sensé recevoir ses invités de marque. Nous y sommes conviés car Etienne mon directeur le connait un peu, et lui a demandé d'y passer quelques jours. Nous serons normalement une 15aine.
Mais pas de temps à perdre, dernière journée à Bangui avant un petit moment, le temps presse! Il nous manque une chose à faire! le kam 5! Le grand marché de bangui! Une idée en tête: Acheter des tissus pour faire des vêtements à ma nouvelle africaine! Quelle idée chers lecteurs! Comme nous avions eu l'année dernière la bonne idée d'aller à Time Square le 24 décembre à 18h, nous avons eu cette année la bonne idée d'aller à kam 5 le 24 décembre à 10h! les noel se suivent et se ressemblent finalement sans se ressembler! où passerons nous le prochain???
William a appelé sa femme en renfort pour choisir et négocier les pagnes, le marché c'est son domaine! Nous descendons du taxi dans un chahut immense! Des gens de partout! Sylvie la femme de William se déplace dans ce bazar avec une aisance déconcertante, Leslie et moi slalomons difficilement, william ferme la marche pour vérifier que tout se passe bien. Nous visitons plusieurs marchands de pagnes avant de faire nos choix. Nous optons pour 3 tissus que nous porterons bientôt en vêtements! après un petit tour dans le marché (on évite cette fois tout ce qui touche à l'alimentaire) nous repartons direction la Kuanga, pour visiter le couturier, prendre les mesures et négocier les prix. Leslie sera bientot habillée et coiffée local! Nous rentrons finalement vers 12h, le repas que sylvia nous a préparé est délicieux, la première semaine de leslie à Bangui s'achève ainsi!

Nous vons embrassons, pensons à vous, et vous souhaitons à tous de très bonnes fêtes! Nos fêtes à nous serons chaudes!

dimanche 20 décembre 2009

Déjeuner au quartier

Certes ça fait un peu titre de film, mais "déjeuner au quartier" représente bien la journée que nous avons vécue hier. Le quartier, c'est évidemment l'endroit où vivent les centrafricains "lambdas". Ca peut paraitre étrange, mais nous, mounjou, n'allons pas souvent dans ces endroits, pour la simple et bonne raison que nous n'y sommes pas obligatoirement les bienvenus, et parce que les quartiers, même s'ils partent des avenues principales de Bangui (que nous empruntons régulièrement) s'éloignent dans des endroits où rien ne se passe. Cependant, ça représentait une grande chance pour nous qui souhaitions vivre au plus proche des autochtones. Certains blancs vivent même des années ici sans jamais avoir cette chance. Hervé (mon colloc) nous a proposé de nous joindre à lui pour un repas hier midi chose que nous avons bien évidemment acceptée avec plaisir. A 13h nous enfourchons un taxi direction Bimbo, vers l'ouest. Quelques minutes de taxi plus tard, nous tournons à gauche dans un petit chemin, et hop... nous voilà immergés. Nous suivons la piste entre les maisons et arrivons à la "concession familiale" d'Hervé. Le taxi nous pose et nous descendons dans le jardin. En face de nous une maison, assez grande bâtie en terre cuite et ciment. Devant, un grand espace au milieu duquel trône une table et 4 chaises (chaises qui ont l'air ceci dit extrêmement confortable). Nous saluons la famille d'Hervé (cousins, neveux, parents, frères, enfants...) et prenons place à la table. Nous regardons les différents arbres qui nous entourent. quelques manguiers, un bananier, un avocatier, un jubjubier (???) et un arbre qui attire notre attention à cause de sa forme d'éventail. C'est un arbre du voyageur, il porte ce nom car il a les mêmes propriétés que le cactus (ou le dromadaire...), si on en coupe une branche, il est possible de boire ce qu'elle contient. Le cousin et la belle soeur d'Hervé mettent la table (4 assiettes, 4 paires de couverts...) et nous apportent rapidement le repas. 4 plats: Un plat de Boule de manioc, un plat de bananes cuites au feu, un plat de poissons dans une sauce à la courge et un plat de caïman, dans la même sauce. Nous nous étonnons avec Leslie de ne pas manger avec le reste de la famille, qui elle déjeune à gauche de la maison, dans un coin ombragé, à côté du feu. Hervé nous explique: La tradition ici veut que lorsque l'on accueille des invités, on les laisse tranquilles pendant le repas, et qu'on les laisse manger à part. Ceci pour ne pas les déranger. Nous sommes quelque peu surpris par cette annonce, et quelque peu déçus également... Nous n'aurons pas l'occasion de manger tous ensemble! Ca m'aurait permis d'améliorer mon sango! Mais ainsi fonctionne la tradition, nous ne sommes pas là pour la changer. le repas continue, le reste de la famille est installée pour le repas, des enfants du quartier passent parfois devant nous, et nous regardent avec curiosité... Nous leur rendons parfois leurs coucous. D'autres enfants jouent à cache cache avec nous, ils se lèvent et plongent dans les herbes dès que nous les regardons. La fille d'Hervé et sa petite nièce passent régulièrement devant nous, et nous ne manquons pas de les prendre en photos, ainsi que le neveu d'Hervé, qui avait annoncé avant notre arrivée que les mounjous ne devaient pas venir chez lui! Il est tout de même venu nous saluer timidement, et même sans pleurer! La belle soeur d'Hervé s'affaire autour de nous, elle va régulièrement puiser de l'eau au puis de la concession. Le repas se termine ainsi, le père d'Hervé se joint à nous pour discuter un petit peu, surtout avec Marie qu'il emmene à part pour discuter avec elle de choses dont nous ne serons jamais au courant! Nous prenons finalement congé de la famille, avec tous les remerciements que nous leur devons, le père d'Hervé me dit que je suis le bienvenu quand je le souhaite, j'espère que j'aurais un jour l'occasion d'y retourner! Nous avons eu de la chance, nous en sommes conscients... Vivement demain!













samedi 19 décembre 2009

Zorro est arrivée!

Non, elle n'est pas arrivée en chevauchant Tornado, mais plutot un avion airfrance! Elle n'est pas arrivée en noir, mais toute rouge, en ayant chaud, elle n'est pas arrivée en boubou, mais à la française! cet article est le premier que nous écrirons à deux! Enfin!!!!
Sortie de l'aéroport à 8h30, nous nous rendons à la maison, pour poser bien évidemment les affaires, Leslie n'a pas subi la même première journée que celle que j'ai vécue! heureusement d'ailleurs! toute rouge, elle s'est soudainement prise pour papa noel, sortant de son sac magique m&ms, chocolat, foie gras, et même du camembert, denrée alimentaires si rares ici! madame découvre ensuite les bananes et les ananas made in centrafrique, des "Vrais bananes et ananas" dit elle! Elle découvre une demie heure après son arrivée Sylvia, notre femme de ménage, arriver avec le poulet qu'Hervé égorgera dans la foulée. Après une petite sieste bien méritée, nous faisons un petit tour en ville! sacré tour!!! hahahah!! Il m'est arrivé jeudi après midi des trucs qui ne m'étaient jamais arrivés depuis que je suis ici! Nous trouvons en 5 minutes des cannes à sucres (chose que je n'avais jamais vue en centre ville depuis que je suis ici) et 30 secondes plus tard, une jeune fille nous suit en criant: "hé! vous connaissez ça??"! Elle brandissait dans sa main.... une magnifique tête de singe! Nous ignorons si elle était boucanée ou pas, disons que mon esprit de protection m'a fait abréger cette conversation! Nous mangeons le soir dans un petit resto sympa, cibissi et épînards. Une souris nous tourne autour tout le long du repas!
Hier a été un vrai jour centrafricain, si on exclue bien sûr le temps que l'on passe sous le plafonnier parce que "IL FAIT CHAUD!!!" Tu m'étonnes! passer de -4 à 35 en 1 nuit... ouille !!
Nous mangeons à la chouatterie le midi, cabri et chiquouang au menu, des poules nous tournent autour tout le long du repas et nous buvons un coup à l'alliance. La soirée est tranquille, IL FAIT CHAUD!!!!
Nous nous préparons maintenant à nous rendre chez les parents d'Hervé, le mari de Marie, qui nous invitent à déguster un plat de caiman accompagné de la boule! On commence fort!

Leslie vous remercie, ses intestins vont bien!

Nous vous embrassons

Voilà en pièce jointe quelques photos, d'abord pour vous prouver qu'elle est bien là, et qu'elle est bien vivante... et qu'elle a chaud! La photo avec la canne a sucre, c'est pour vous montrer que je la nourris!



mercredi 16 décembre 2009

Sango time

Bonjour bonjour!
Voilà un article qui pourrait intéresser particulièrement mes amis linguistes et ferrus de langues (petite pensée pour le Guioup au passage), ainsi que les lettrés chevronnés (petite pensée pour Marie ma belle soeur) mais cela n'empêche pas que tout le monde puisse le lire!
Vous pouvez vous poser des questions sur le choix de mes articles! Oui, mon père j'ai pêché (peut être qu'un jour un prêtre lira cet article...), moi que vous connaissez tous bien, passionné par les langues, je n'ai encore fait aucun article sur le Sango!
Ce voyage a bien sûr ceci de différent qu'il se passe en pays francophone, ce qui évite bien des difficultés (croyez moi, j'en rencontre déjà assez des difficultés!). le français est présent partout, dans la plupart des médias, et la quasi totalité des gens que nous rencontrons ici à Bangui se débrouille finalement assez bien dans cette langue! Mais que suis-je venu faire ici? me demandez vous! Il s'avère que parfois, lorsque je marche dans la rue, que je passe une journée avec des centrafs' ou que tout simplement je suis au boulot (ben oui, 54 employés à l'alliance, 4 français, le reste est local), j'entends des sons, des mots, des chansons que je ne comprends pas! Vous le savez tous, ici, il y a deux langues officielles, le français évidemment, et le sango. Alors asseyez vous, prenez dix minutes, et découvrez avec moi cette langue.
Le sango est à l'origine (impossible de donner dans un pays à tradition orale une date à cette langue...) une langue qui avait été inventée par les gens du fleuve (l'Oubangui), les piroguiers qui descendaient en direction du Cameroun avec leur cargaison. Elle a ensuite été diffusée sur tout le territoire centrafricain par les missionnaires en partance pour les terres centrafricaine. Elle s'est depuis réellement ancrée ici, et reste LA langue de Centrafricaine (même si d'autres langues sont tout de même présentes). Ici à Bangui, cela se ressent évidemment beaucoup moins, mais dès que l'on s'éloigne un peu de la capitale, parler le sango devient justement... capital (j'espère que les littéraires ont apprécié ce petit jeu de mot!).
Le sango est dans un sens très simple, Il y a très peu de mots (puisque comme vous le savez le vocabulaire dépend de notre réalité) et quasiment pas de grammaire: pour parler au passé, on ajoute awé en fin de phrase, pour le futur: andé ou fadé). Autant dire qu'on parvient très facilement à le baragouiner.
Mais il est à la fois très difficile pour deux raisons. Tout d'abord parce qu'il y a des phonèmes dans ce langage que nous ne connaissont pas. Les enchainements de NG, GB ou MB par exemple ne sont pas dans nos habitudes. Il faut donc s'entrainer un peu avant de les prononcer. La deuxième raison est également phonétique mais bien plus importante. Je m'explique: Il y a dans cette langue 3 intonations: ton haut, moyen et bas, qui sont tout de même au début très difficiles à calculer. Même si ces intonations se perdent maintenant avec l'évolution de la langue ou tout à tendance malheureusement à se simplifier, certains ethnies en Centrafrique continuent d'apporter de l'importance à ces tons. Ces différentes tonalités déterminent bien évidemment la signification du mot, et donc un même mot peut avoir plusieurs sens. C'est la cas par exemple du mot koua. Prononcé haut, ce mot a pour signification: le travailPrononcé bas, on parle de la mort. Même chose pour le mot Ngo
qui veut dire tamtam, pirogue, et grossesse. voui voui, vous avez bien lu!
Le dernier élément que je voulais vous citer concerne finalement l'aspect culturel de cette langue, puisqu'en simplifiant, tout langage est finalement reflet de la culture. Le sango est une langue extrêmement imagée, et chaque concept représente finalement une image bien précise. Voici donc pour vous, et je terminerai mon article la dessus, mots ou expressions que j'ai trouvé digne d'intérêt. Je vous les donne avec la mot sango, sa traduction littérale et sa traduction en français.
- rêver: regarder sa tête: ba li
- Ngu ti nzapa: l'eau de dieu: la pluie bien évidemment
- tene a yeke ape: y a pas de parole: pas de problème.
- Pardon (prononcé avec un r roulé) signifie à la fois pardon, mais également s'il te plait
- Kekereke, qui signifie demain a été inventé en s'inspirant du chant du coq.
Et ma petite préférée, qui développera j'en suis sûr vos compétences en tant que poètes:
- Kanga be timo: attache ton coeur: calme toi.

Je vous embrasse.

jeudi 10 décembre 2009

Censured! xxx

J'ai longtemps hésité à écrire cet article, je dois vous avouer qu'il me traine dans la tête depuis un moment, certains me posent même la question de façon plus intime. Mais je vous avais promis de tout dire, et cacher des choses, par définition, ce n'est pas tout dire!
Donc voilà, je voulais vous parler de ce que l'on appelle pupulengue en Sango (papillon de nuit) ou encore M'bamounjou (celui/celle qui reste avec les mounjous)et des filles en général ici.
Les M'ba mounjou sont une catégorie de filles ici. Ce sont celles qui trainent en boite, et qui cherchent à se trouver un petit blanc pour la soirée. S'il est noir, boh, tant pis, elles auront juste une petite chance de gagner moins d'argent dans la soirée! Ceci m'a fait tout de même pas mal réfléchir sur ce que nous, occidentaux, appelons prostitution. Etant donné que la culture centrafricaine fait que ce sont les hommes qui se doivent d'entretenir leur(s) femme(s), finalement, celle que l'on appelle vulgairement putes ici ne le sont pas tant. Elles n'ont juste pas d'homme qui les entretiennent durablement. Bref... Je ne sais pas si vous comprenez mon fond de pensée, nous ne manquerons pas d'en parler une fois que je serai rentré!
Bref, je disais donc que les M'ba mounjou, ou autrement appelées filles de boite, se trouvent, comme vous l'avez deviné... la majeure partie du temps en boite! Les boites ici, c'est un sacré quelque chose! Et les clubbers qui visiteront ce blog m'envieront énormément je pense! Les boites ici, sont à l'opposé des boites en France? Elles sont absolument pleines de filles! Nous sortons en général à 3, Samuel, Gus et moi, et environ 5 minutes après notre arrivée, nous sommes en général accompagnés de 5 ou 6 filles, et pas que des boudins! (oups!!). Leurs techniques d'approche divergent, certaines sont plutot franco (pincage de têton, tentative de main au panier...) d'autre un peu moins, elles se content de nous aborder en nous parlant. D'autres, pas contre, sont capables de s'asseoir a côté de nous, et d'attendre pendant 30 minutes que l'on porte un minimum d'attention à elles! Celles là, elles ont une patience et une abnégation absolument incroyable! Toutes ces filles nous font en général bien rire,on discute un peu. Souvent, quand on discute, on arrive vite au: "Je t'aime, j'ai rêvé de toi cette nuit!". Dans ce cas là la réponse appropriée est; "ah ouais! t'as raison, je t'aime aussi!! on se revoit demain et je t'épouse". Elles refusent tout le temps l'invitation! Sinon, nous avoons chacun nos petites techniques pour se débarasser des filles qui deviennent trop trop collantes! Pour moi, je penche souvent sur l'homosexualité, et insinue que je souhaiterais bien choper Gus. Sinon je les ignore, ça fonctionne pas mal également! Voilà, donc vous imaginez un petit peu à quoi ressemblent les boites ici... enfin, celles dans lesquelles on trouve les M'ba mounjou! Des nanas super sexys qui se tremoussent et draguent à qui mieux mieux, quelques expats d'une cinquantaine d'années qui jouissent d'une deuxième jeunesse, parfois des militaires, des jeunes VI qui se fendent la poire et quelques noirs.
Ca ce sont les M'ba mounjou, mais qu'en est il des autres filles? Toutes ne sont pas ainsi! Avec les filles ici (souvent, je ne cherche pas à faire des généralités. J'en ai rencontré qui ne sont pas du tout ainsi!) c'est tout de même assez simple en général. Surtout quand on est blanc. Toujours dans la même optique, on représente pour elles la possibilité de leurs permettre de vivre bien, et encore mieux, on représente pour elle la possibilité de quitter le pays, et de rejoindre la France! Nous sommes donc un minimum courtisés, il y a des regards qui ne trompent pas, certaines étudiantes de l'ELF (en particulier une qui est au taquet) font discrètement des écarts de 200m par rapport à leur chemin pour me saluer. C'est ainsi que cela ce passe ici, tout n'est pas tout rose évidemment, puisque je ne vais rien vous apprendre si je vous dis que le taux de personnes atteintes par le VIH est quasiment le plus élevé au monde. Ca calme évidemment les ardeurs, et puis, je reste plutôt penché pour les blondes. je ne sais plus à quoi ça ressemble en vrai, je m'y habituerait à nouveau dans quelques jours. Vous avez bien sûr compris de qui je parle...
Voilà tout pour ces quelques nouvelles, enfin, quelques infos, je suis sûr que maintenant que certains savent comment ça se passe ici, les chiffres du tourisme en Centrafrique vont subitement augmenter. J'aurais à moi seul développé un pôle d'activité en RCA!

Merci encore à tous de me suivre aussi assidument! Si certains qui me visitent souhaitent être ajoutées à mes "newsletter" pour vous tenir informés des mises à jour, n'hésitez pas à me contacter. Voilà mon mail:
csylvette@yahoo.fr

PS: Vous avez avant hier dépassé le plus grand nombre de connexions en une journée, dépassant le cap des 30 connexions dans la journée.

Bisous

dimanche 6 décembre 2009

Football

Resalut à tous!
Hier a encore été une journée mouvementée au centre de l'Afrique! Je ne vais pas tout vou raconter en détail, ça serait un petit peu long,mais laissez moi tout de même vous raconter l'après midi.
Il y a en ce moment à Bangui la 6ème édition de la coupe CEMAC. C'est une compétition de foot mineure entre les différents pays d'Afrique Centrale. Il n'en est pas moins qu'elle est ici vue comme un énorme évènement et que, comme j'ai coutume de dire, tout le monde est au taquet!
Nous avons décidé, Gus, Hervé (le jeune marié) et moi même d'aller voir le match qui se déroulait dans l'après midi et qui opposait la Centrafrique au Congo Brazza.
Nous nous sommes donc rendus au stade, pour rejoindre les tribunes. J'étais réjouis de découvrir un match à l'africaine!
Le stade de Bangui est quasiment neuf, disons qu'il a à peine 5 ans, et qu'il est donc en plutot bon état comparé aux différents autres grands bâtiments de la ville. Nous entrons donc et cherchons la tribune dans laquelle nous pouvons nous installer et atterrissons dans la tribune lattérale, face à la tribune d'honneur. Et là... C'est parti! Quel surprise de rentrer dans ce stade plein à craqué! on ne s'y attendait certainement pas!! Les gens s'entassent à la montée des escaliers pour trouver une place! La tribune dans laquelle nous arrivons est également blindée, et nous n'avons d'autre choix que de nous asseoir... dans les escaliers. Les gens nous regardent encore et toujours bizarrement! On en a vraiment l'habitude, mais ça demeure parfois un peu troublant. Ca met tout de même mal à l'aise! Un jeune assis à côté de moi s'est fait engueuler par son voisin qui lui a dit en sango: "Oh! Mais décale toi vers le Mounjou, tu dois pas avoir peur! En plus c'est un mounjou de notre pays!" Merci Hervé d'avoir traduit!
Gus et moi sommes émerveillés par ce stade plein, où se mélangent toutes ces couleurs vives qui caractérisent tellement bien l'Afrique! en tout cas ce pays!
Les équipes entrent sur le terrain et tout le monde se lève pour chanter les hymnes. C'est la première fois pour ma part que j'entends l'hymne centrafricain! J'ai bien sûr fait une vidéo, que j'ai déjà essayé de charger hier... Elle fait 45seconde, au bout de 4h de chargement, j'au abandonné. Ca vous laissera des trucs à voir quand je rentrerai!
Le match commence alors, et plus il avance, plus nous sommes serrés! En gros, nous en avons parlé avec Gus, dans un stade de 20000 places, nous étions au moins 25000 voire 30000. L'ambiance est plutot bonne! La Centrafrique marque rapidement. Les gens crient et dansent. Chose marrante et choc culturel, lors de ce genre de manifestation les centraf commentent, à longueur de temps! Durant la projection de films à l'alliance, les gens commentent sans cesse, une actrice qui est joli, un jeu de mot en rapport avec la réplique... Bref, ça rigole, ça parle et ça crie! Pendant le match, c'est pareil! Les gens crient, malheureusement, ils s'expriments toujours en sango,et mon niveau est trop rudimentaire pour que je puisse comprendre. La mi temps sonne à 1/0 pour la RCA. Nous n'osons pas bouger de peur de perdre nos places assises (assises, c'est un très grand mot)! Quelques personnes entassées dans les escaliers prennent le risque de passer entre les gens dans l'espoir de trouver une place. Les gens assis s'énervent, les poussent, les engueulent... Puis tout se calme à nouveau! Les africains ont parfois aussi le sang super chaud!!! La deuxième mi temps commence, nous sommes de plus en plus serrés. Je me tourne un moment pour essayer de mettre la main su l'étage supérieur, pour m'appuyer un peu... Question: Mais où vais-je mettre ma main entre les 4 pieds appartenant à 4 personnes différentes répartis sur 20cm carré? Je suis impressionné par la faculté qu'ont les gens ici de s'entasser!! Ils ont une souplesse incroyable pour tenir comme ça des heures!
Les conditions sont hard! Mal au cul! courbature... sont présents. Mais nous ne bougerons pas!! On restera jusqu'à la fin!!
Ca tombe bien! c'est justement ça le plus intéressant! un pénalty est sifflé pour la RCA, et d'un coup. Tout change!! Une des grilles donnant sur l'extérieur du stade dans la virage à ma droite s'ouvre, et laisse apparaitre sur la piste d'athlétisme qui longe le stade un bon nombre de personnes (disons 200 au début) qui se ruent vers le terrain! Les militaires, postés juste devant ma tribune partent en courant, chicot (matraque) dans les mains, pour intercepter les supporters! La rencontre entre ces deux gang n'aura pas lieu! les supporters préférant rebrousser rapidement chemin avant de se faire chicoter! Pendant ce temps le match se joue, la RCA marque à nouveau, et tout continue comme si de rien n'était! En bas, autour du terrain,sur la piste d'athlétisme les gens s'accumulent en passant par dessus les rambardes des gradins, ou en passant par le portail désormais ouvert! Les militaires "protègent" le terrain. Les militaires, c'est plutot drôle! Ont opté pour deux stratégies différentes:
Certains, peu commodes on le chicot en main et surveillent serieusement! D'autre, par contre, et c'est là le comble, se joignent aux supporters en dansant, en leur tapant dans les mains et en faisant le tour du terrain avec eux!!
Car les gens font tout simplement le tour de la piste avec drapeaux et autres maillots! Ils sont tout simplement heureux! J'ai été particulièrement impressionné par un supporter en caleçon avec une magnifique perruque orange sur la tête!
Le match s'est terminé ainsi, avec 5000 personnes qui couraient autour du stade en attendant que le match se termine, des militaires qui rigolent avec les supporters, un match de foot finalement gagné par la RCA, et une sacré dose de souvenirs! C'était physique, mais je n'ai aucun regret! Si, j'aurais peut être préféré ne pas recevoir une sachet plein d'une sorte de liquide jaunatre dans le dos pendant le match. Heureusement que le sachet était solide!
Nous partons finalement à la fin du match, la dispersion se fait vite, pas de de problèmes d'enmbouteillages! tout le monde est à pied! Nous buvons une bière et rentrons!
Le match a été à l'image du pays qui l'accueillait! N'importe quoi! mais toujours dans la bonne humeur! c'est ça le principal!

Je vous embrasse, voilà les quelques photos que j'ai pu faire hier! j'ai plein de vidéos!

Sylv







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