samedi 28 novembre 2009

la Centrafrique!

Bonjour à tous!
Encore un petit article, juste pour me permettre de vous raconter une petite anecdote, à mon sens assez représentative de l'image du pays dans lequel je suis, c'est à dire, tout de même un tout petit peu à l'arrache.
L'alimentation électrique de TOUTE la centrafrique (pour rappel: superficie égale à la France + BENELUX) provient d'une seule et unique centrale, qui ne fonctionne, tenez vous bien, qu'avec 1 turbine! Etant équipée il y a peu de 3 turbine, 2 d'entre elles sont tombées en panne. L'une d'elle a cassé il y a peu parce que................;
un mec, que nous pourrions qualifier de spécial, a eu l'excellente idée de voler le paratonnerre, sûrement en espérant le revendre ensuite!
Cette situation, qui nous fait tout de même bien rire pourrait évidemment avoir quelques conséquences si la dernière tubine venait à péter: Plus d'électricité du tout jusqu'à réparation... mais étant donné que nous sommss en Afrique, disons plus d'électricité jusqu'à mon retour parmi vous!
Voilà, j'ai eu envie de partager cette petite anecdote sympa au courant d'un samedi après midi tranquille!

A très bientot!

PS: je vous remercie encore et toujours pour vos visites régulières, je vous avais informé de l'installation d'un programme me permettant de décompter mes visiteurs. Cette installation date de 20 jours piles, je trouvais sympa de vous donner quelques chiffres:
239 visites réparties sur 109 visiteurs différents
Visites venues de: France, belgique, kenya, centrafrique, venezuela, Maroc, Angleterre et république tchèque.
le Top 1 revient à la ville de Montpellier, avec 53 visites, suivi au classement par Lyon et sa balieue, avec 40 visites, et paris avec 38 visites.
La guerre fait rage pour la place de champion de la fréquentation de mon blog! La ville vainqueur aura l'immense honneur de pouvoir afficher un boubou géant sur la devanture de sa mairie!

je vous embrasse

vendredi 27 novembre 2009

Boubou pagne

Salut à tous !
Aujourd’hui parlons jupon ! La plupart d’entre vous qui suivez mon blog assez régulièrement depuis maintenant 2 mois savent que j’ai acheté il y a maintenant quelques temps mes premiers boubous, au nombre de 2.
Je n’ai malheureusement pas réussi à obtenir des informations précises sur la signification de cet habillement (peut être tout simplement parce qu’il n’y en a pas), mais je me suis dit que j’allais tout de même vous expliquer comment ça se passe pour avoir un habillement de la sorte. Ca permettra aussi de calmer certaines personnes qui me disent : moi j’en veux 1,2,3…. Ce qui pose le plus problème ici, en parlant de vêtements, demeure dans le nombre de choses qu’il faut faire pour obtenir ce fameux ensemble pagne. Evidemment, il ne s’agit pas rentrer dans le premier magasin de vêtements (puisque ça n’existe pas ici) de choisir le modèle que l’on veut, la taille que l’on veut, de l’acheter, et de le rapporter. Malheureusement, ça ne marche pas ainsi. Pour obtenir les boubous que je porte désormais de temps en temps (même en donnant des cours ! la classe !! j’ai fait craquer toutes mes étudiantes) ça prend un bon moment. Il faut tout d’abord embarquer dans un taxi (accompagné d’un zo vouko si possible) pour se rendre au kilomètre 5 (le fameux marché) pour trouver des pagnes. Une fois les pagnes trouvés, il faut trouver un pagne qui plaise, une fois que le pagne qui nous plait est trouvé, il faut vérifier la qualité du tissu (évidemment, tous les tissus ne se valent pas), puis négocier le prix. Les pagnes varient évidemment selon la qualité du tissu. J’ai acheté les 2 pour 8750 francs (environ 12euros) Une fois ces pagnes achetés, comme leur nom l’indique, on se retrouve avec une sorte de grand drap, d’environ 6m/2. Une fois ceci effectué, il faut bien évidemment trouver un tailleur. Ici, quasiment tous les vêtements traditionnels sont taillés sur mesure. Pour faire mes boubous, mon papa William (collègue de boulot) a eu la gentillesse de m’accompagner dans un quartier (la Kouanga) pour voir un tailleur de qualité (bien sûr, certains n’ont de tailleur que le nom, et être accompagné d’un autochtone est bien plus intéressant). Le tailleur prend ensuite les mesures, et une nouvelle négociation commence pour le prix. En général, un ensemble (pantalon+haut) coûte environ 5000F (8euros) et une chemise 3000F (4,50 euros).Il y a également la possibilité de mettre des brodures sur les coutures du vêtement, mais dans ce cas, les prix enflent grandement, un boubou brodé coûtant tout de suite aux alentours de 19000F (quasiement 30euros). Un pagne permet (selon bien sûr la carrure de celui qui l’achète) de faire 1 ensemble boubou ainsi qu’une chemise. Le pagne est ensuite laissé chez le tailleur pour quelques jours, avant de pouvoir le récupérer.
Voilà donc comment on s’habille ici. Du moins traditionnellement ! Bien sûr, il existe des vêtements autres, mais ceci nous importe peu !
Donc, pour celles et ceux qui veulent des vêtements, je dis… pk pas, si la place et le poids de la valise me le permettent, mais, de toute façon, je ne pourrai RIEN vous rapporter si je n’ai pas vos mensurations !
Voilà tout, vous savez maintenant comment se font une bonne partie des vêtements ici… Moins fastouche qu’en France, je peux vous l’assurer !

Je vous embrasse, à très bientôt !!

sylv

lundi 23 novembre 2009

saison sèche, à nous deux!!

Salut à tous! Certains sont déjà au courant, et cet article ne sera donc pas très intéressant pour eux, pour les autres, vous en apprendrez peut être un peu.
il est trop tôt pour juger, je ne juge pas, je donne mon premier sentiment sur la saison sèche qui s'abat sur bangui depuis maintenant 2 bonnes semaines.
la saisons sèche se reconnait facilement, puisque comme son nom l'indique, il ne pleut pas. les pluies torrentielles que j'ai connues à mon arrivée ne sont plus que de vieux souvenirs, je me demande même si elles ont vraiment existé! Maintenant, c'est sec, et par conséquent chaud! Très chaud. Plusieurs indices autres que le manque de pluie sont significatifs de cette période qui devrait durer normalement jusqu'en mai.
La colline qui surplombe Bangui vers l'est est désormais, et ce depuis une dizaine de jours, comme voilée par un léger brouillard, comme si toute l'humidité accumulée depuis ces derniers mois s'évaporait dans un léger nuage, qui vu de loin semble sacrément rafraichissant! Mais les centrafricains cassent tout en expliquant que: "ca petit, c'est de la poussière", car oui, la saison sèche, c'est la poussière. excepté dans les quelques grandes avenues encore convenablement goudronnées, le moindre passage de voiture pourrait être considéré comme une agression oculaire. Ces véhicules soulèvent un nuage de poussière digne des plus grands western. Vous savez, quand une armée de cavaliers galope en direction d'un village. C'est pareil ici! mais, malheureusement, bien plus régulier qu'une armée de brigands prêts à piller un village. Le dernier signe (du moins pour l'instant) de la saison sèche concerne bien sûr... la chaleur. il fait chauuuuuuuuuud! trooooooooooop chaud!! A l'heure où vous avez déjà sorti depuis un moment bonnets, manteaux, gants et j'en passe, ici, c'est le contraire. imaginez, vous sortez de la douche, vous vous essuyez, vous habillez, et là, question fatale: "tiens, je me suis mal essuyé ou je transpire à nouveau?". c'est 10 minutes plus tard que la réponse tombe: "hmmm, en fait, je m'étais bien essuyé!". Voilà, nous vivons ici dans une moiteur constante, peut être un des pays les plus producteurs de transpiration au monde, faute de produire autre chose, malheureusement! Mais on s'y habitue finalement, sauf le matin quand on sort, alors là, on râle, le français est raleur parait il. je comprends maintenant pourquoi. ce stéréotype vient tout droit d'afrique!
remarquez, nous râlons peut être aussi à cause du danger que représente chaque trajet à pied que nous faisons! Oublions les coupeurs de routes, les militaires équipés de leurs kalachnikovs ou encore les godobés prêts à vous dévaliser, tout ça, c'est ridicule par rapport au danger qui nous guette à chaque pas, et qui est cependant indécelable: je veux parler bien sûr des mangues! ici, les manguiers, disons que c'est les platanes français. mais le problème est celui ci: à cette période, les mangues commencent à mûrir, et qui dit fruit qui mûrit, dit également fruit qui tombe! j'ai déjà plusieurs fois assisté à des chutes malencontreuses à quelques mètres de moi, et je me dis à chaque fois: "mon petit sylvain! t'as eu bien raison de t'arrêter pour discuter 2 minutes avec la maman devant l'alliance!" le jour ou la mangue tombera 2 mètres plus tard, je me dirai peut être le contraire!
bref, voilà la saison sèche, racontée à la sylvain, c'est je l'espère assez significatif! je vous en dirai plus quand je la connaitrai mieux!

Je vous embrasse!

Sylv

dimanche 15 novembre 2009

Parlons boulot!

Bonjour à tous! Dimanche matin, 9h, alors que les ouvriers banguissois travaillent sous ma fenêtre, je m'apprête à parler boulot. Pour vous expliquer à nouveau ce que je fais ici.
Les choses ont quelque peu changé depuis que la responsable p&dagogique est arrivée. On a tous les deux la même idée en tête: développer l'activité de l'alliance, pour augmenter le nombre d'étudiants. j'ai donc un premier rôle à jouer là dedans. Je monte une formation "français des entreprises" pour toucher le peu d'entreprises installées ici.
En même temps que ça, j'ai également un rôle à jouer dans le fonctionnement de l'alliance, puisque certaines choses ne vont pas. les tests de placement, qu'on fait faire aux étudiants pour les répartir par niveaux ne sont pas très adapté, je me penche donc dessus pour les refaire, et les améliorer. j'ai également un petit rôle de prof, puisque j'ai eu cette semaine 2 cours particuliers, avec deux italiens, et un équato guinéen, autrement dit 2h de cours par jour. La semaine dernière, l'alliance était en ébullition puisque les étudiants de l'école nationale supérieur, autrement dit, l'IUFM centrafricain, ont passé un test de français. j'ai donc corrigé des copies, et, surtout, fait passer des oraux! Passer de l'autre côté est plutôt caucasse surtout, et ça va me permettre de passer à autre chose, avec les manières centrafricaines. Je m'explique:
Le centrafrique est ici un pays extrêmement hiérarchisé, les différentes couches sociales apparaissent bien souvent dans n'importe quelle relation. le "patron", dont je parlais à mon arrivée en est bien la preuve. A l'alliance, je suis "Monsieur" ou encore "Monsieur Sylvain". Les cours de français fonctionnent exactement de la même manière, ce qui change pas mal de l'institut de Montpellier, dans lequel les étudiants ont tendance (sous ma demande) à me tutoyer! cette hiérarchie a bien sûr des conséquences sur une tranche de vie, que l'on se paie régulièrement: les protocoles. Ici, tout est protocole, ça en devient presque fatiguant! Un vernissage à l'alliance commence par un discours de 20 minutes, et le moindre petit échange disons formel, devient protocolaire. imaginez ma surprise quand mon premier étudiant à passer l'oral a commencé son discours par "Tout d'abord, je vous remercie M. le professeur de bien vouloir m'accorder la parole"! et comme vous connaissez tous assez bien la facheuse manie que j'ai de mettre les pieds dans le plats, voire à faire de temps en temps les choses de travers.... imaginez les conséquences! Je n'ai encore ruiné aucun partenariat important, ça ne saurait tarder! On a en tout cas coutume de dire entre nous qu'une erreur dans le protocole peut créer une dispute familiale pour des décennies. Et bien, figurez vous qu'on a quasiment pas tort!

Voilà donc pour ces quelques petites nouvelles et information, j'espère que tout va bien de votre côté!

dimanche 8 novembre 2009

d'hiver et variés

Salut à tous!
le titre du message me permet de penser un peu à vous qui entrez dans un hiver qui m'a l'air bien terrible!
Je voulais vous faire part de quelques photos, que j'ai prises dernièrement, et qui selon moi méritaient d'être sur le blog! La sélection n'a pas été facile. Disons que j'ai choisi 2 thèmes: Disons les humains, et les paysages.
Concernant les humains, j'ai pris quelques photos de gens, qui ne sont pas spécialement au courant, d'autres le sont, comme vous verrez!
je suis allé ce matin faire une petite balade sur la colline qui surplombe Bangui. En haut de cette colline se trouve, comme à hollywood, un grand panneau où sont inscrites les lettres: Bangui la Coquette. C'est la particularité du pays, chaque ville a un petit démonstratif, bangui, c'est la coquette, berberati, la fleurie, bambari la fascinante. Ca donne un petit charme! Nous sommes donc montés là haut, pendant 1 bonne heure, à l'ombre, dans une nature toujours aussi luxuriante, et avec, en aboutissement, une vue imprenable sur la ville, mais également sur le fleuve et le congo.
profitez en!

Petite nouvelle, j'ai maintenant téléchargé un programme qui devrait me permettre de consulter le nombre de visites que j'ai l'honneur de recevoir sur ce blog. je vous tiendrai au courant!

je vous embrasse!

Sylv




















Veuillez me pardonner, il n'y aura pas de légende sous les photos! elles n'apparaissent qu'en codes.. Je le referai plus tard peut être! En tout cas, chose promise, chose due, je vous prouve que j'ai bel et bien acheté un boubou, et je peux même vous dire que je sors avec.

mardi 3 novembre 2009

Le juste prix!

Le titre de l'article vous dit tout, pas besoin d'en dire plus! Ben si justement! Certains d'entre vous, ceux que j'ai le plus vu depuis que j'ai appris que je venais ici, ont entendu dire que le prix de la vie ici était "exorbitant". J'ai pensé intéressant de faire un petit article à ce propos, pour vous expliquer un petit peu ce que coûtait chaque chose ici. Certains prix ne seront peut être pas exacts, mais je vais tenter de la faire le mieux possible.
Tout d'abord, il faut bien savoir qu'ici, les prix ne sont pas fixes. Tout dépend du vendeur, de la saison, et bien évidemment, de la couleur de peau du client. je vous l'avais expliqué, quand un blanc est au marché, bizarrement, telle une crise économique locale, les prix flambent, atteignant même parfois des records... On multiplie en général le prix mounjou par 3 pour avoir le prix Zovouko (noir). les prix dont je vais vous informer maintenant sont des prix justement zovouko, à la période des pluies. Les mangues, par exemple, seront beaucoup moins chères dans quelques mois.
Il y a ici une grande différence entre les grandes surfaces et le marché. Les produits mounjous, bien évidemment, sont présents en grande surface, les produits locaux occupent eux les différents étals qui occupent les routes banguissoises. Commençons, manière de rire un petit peu, par les prix des produits que l'on trouve généralement en France:
Gruyère rapé, sachet standard: 17000 balles, soit la maudique somme de 25 euros
Bouteille de lait: 1500 balles, 2,50 euros environ
brique de beurre: 1800 balles, 3 euros
J'ai dernièrement fait une folie mesdames et messieurs, j'ai acheté des poivrons. 3 poivrons de bonne taille, bien rouges, j'en ai eu pour, asseyez vous (wait for it pour les fans qui reconnaitront ma références) 13000 balles, 20 euros!!! Pas mal nan?
Voilà, donc ces quelques prix vous font déjà comprendre, ici, t'as la chiasse ou tu te ruines! Passons maintenant aux prix de tous les jours, ce que je mange, et ce que je suis bien heureux d'aimer:
Bananes: ici, les bananes sont soit toute petites (environ la moitié de celles qu'on a en france) soit aussi grandes, mais vertes. Elles coûtent en tout cas 25 francs l'une, soit pour arrondit: 0,05 centimes d'euros
Ananas: quand on arrive à l'avoir pour 500 francs, on se la pète, donc, au moins cher, un petit peu moins d'un euro
chiquouang: produit de base centrafricain, il a toutes les qualités: peu cher et bourratif: Compter 100 francs, 15 centimes d'euros
Cabri: Ca se vend à l'oeil, donc difficile de donner un poids à l'unité, disons que 2000 francs de cabri (Un petit peu moins de 3 euros) nourrissent 2 personnes normalement constituées (avec un accompagnement bien sûr)

Poulet : Le poulet, c’est un peu spécial ici. Tout dépend de l’état dans lequel on l’achète. Un demi poulet, cuisiné, coûte environ 3000 francs (5 euros), un poulet entier, le double évidemment. Il est donc préférable, âme sensibles s’abstenir, d’acheter un poulet entier, vivant, qui coûte également 3000 francs, de l’égorger proprement dans son évier, avant de le vider, de le plumer, et de le cuisinier. C’est bien meilleur et bien moins cher… Mais ça peut choquer… ahahahahah !
Voilà pour vous donner une petite idée de ce qui se propose ici au niveau économique... Très peu cher quand on mange local, ça devient rapidement énorme quand on ne fait pas un tantinet attention.
Voilà tout pour ces nouvelles, vous avez fait vos courses en ma compagnie, vous pouvez maintenant déguster. Je vous invite donc à découvrir comment se passe un repas ici, suivi de quelques photos on ne peut plus représentatives. J’espère que vous apprécierez !

repas!

j'avais promis! je l'ai fait! Oui je suis passé pour un con en photographiant mes assiettes dans tous les restos de bangui, oui la dragone de mon appareil a trempé dans toutes les sauces possibles et imaginables, mais je ne regrette pas! Sortez vos bavettes, ce soir je vous donne faim!
J'ai donc photographié différents plats centrafricains, pour vous montrer un petit peu ce que je mange ici. certains sont plutôt exceptionnels, et sont conséquence d'une soif d'apprendre incommensurable (Justine, Corentin et Bastien, prenez un dico). D'autres beaucoup plus communs reflètent finalement mes repas de tous les jours. D'ailleurs, ça peut être sympa de vous expliquer comment se passe un repas ici. Je me lance.
"Midi!! Oh, mais il est l'heure de manger un bout là! Hmmm où vais-je?". Voilà le point de départ. A partir de là, je sors de l'alliance et me dirige vers Chouya, mon petit resto dans lequel je mange quasiment tous les midis. Arrivé ici, je me présente au comptoir (souvenez vous, j'ai mis une photo de Chouya dans un article précédent) et demande une certaine quantité de Cabri (si je suis seul, disons 1000 francs, 1 euro 50). Je lui donne ensuite les consignes (gras ou viande, oui oui, tout se mange). Il me coupe alors un petit morceau qu'il me sert dans une assiette, pour que je puisse goûter et donner mon accord. Une fois la commande effectuée, je me rend au même stand, mais dans le coin chiquouang, où je prend généralement un bon chiquouang à 100 francs (2 types, un plus petit que l'autre, 50 ou 100 francs) ou, si j'ai envie, je vais de l'autre côté, pour prendre des bananes (généralement pour 200 francs). Oui, j'ai oublié de vous dire, mais chaque stand est tenu par une personne différente, donc quand on paye à la fin du repas, on paye 2 ou 3 sommes à 2 ou 3 personnes différentes. Bref, une fois la commande effectuée, on va s'asseoi. On rentre donc dans l'espèce de cour située derrière le stand que j'ai pris en photo. Là quelques tables basses en bois se trouvent à divers coins, placés sous des manguiers ou des palmiers. En cas de pluie, ces fameux centraf' ont tout prévu! il y a une petite paillotte, mais qui ne ressemble pas trop à celle de Francis. Elle est toute ronde, le toit est bien sûr en paille, les murs ne sont pas vraiment des murs, mais plutôt un type de grillage en bois (bref, on voit à travers quoi). Les tables dans cet espace sont toutes disposées le long du mur, donc en rond, et les chaises sont placées contre les murs... Donc, finalement, tout le monde fait face au centre de la pièce, tout le monde se regarde quoi. Rentrez dans cette paillotte est plutot spécial... On se croirait arriver d'un coup dans un réunion de village. Bien sûr, pour entrer dans cette paillotte, il faut user de mille ruses pour déjouer la tactique de la fumée de stand cabri, qui évidemment, comme d'habitude, se dirige en plein sur la paillotte. Bref, on s'asseoit donc là, tout viendra à nous, vous connaissez le proverbe: "si tu ne viens pas à p'tit mounjou, p'tit mounjou viendra à toi". Une serveuse se présente alors pour proposer une boisson, en général coca (le midi, le soir, j'vous raconte pas!!) qui coûte 300 francs la bouteilles. 0,50 euros. Tout arrive ensuite, dans différentes petites assiettes en plastique. A ce moment là, en général (il arrive que ça n'arrive justement pas), le fameux seau d'eau accompagné du savon fait irruption par terre, entre vos jambes (j'ai précisé par terre). Le seau, tout comme le plat est pour tout le monde. On se sert tous dans le même récipient. On fait donc tourner ce seau avant de tremper notre main dans l'assiette de cabri et de bananes ou de déchiqueter le pain de chiquouang. Bien sûr, à ce moment précis, je me sens enveloppé par une forte émotion qui me fait penser à mes parents, qui me liront, et qui m'ont empêché pendant tant d'années de manger avec les doigts. Le repas se passe ainsi, de temps en temps, une poule vient picorer un morceau de cabri que vous avez laissé échapper entre vos jambes avec vos mains graisseuses. Des vendeurs passent autour des tables pour proposer milles objets, qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, et que vous refusez poliment. Une fois terminé, le lavage de main devient à nouveau nécessaire. Vous payez la boisson sur la table, puis vous payez le chiquouang, puis les bananes, puis le cabri... puis vous retournez au boulot, repus, ne pouvant vous empêcher d'espérer que ce bon repas soit correctement digéré. Ainsi se passent les repas ici, à Bangui, dans un environnement propice aux discussions, aux rencontres, et aux tâches sur le pantalon.
Maintenant, vous avez le décor, régalez vous. Voilà quelques photos, de différents plats, je vous mets le menu en légende:

A droite vous avez "la boule" pâte fabriquée à l'aide de farine de manioc et d'eau. A gauche, du Sibisi, sorte de lapin, trempant dans une sauce au sésame.

Voilà en exclusivité une assiette de python, avex son accompagnement de riz

Le famexu chiquouang, qui se déchire avec les doigts, se malaxe et se trempe dans la sauce

Pour finir, voilà l'assiette de cabri (à gauche), accompagné de bananes plantain (à droite) délicieux et nourrissant

Voilà pour vous un petit aperçu de tous ces mets, si différents des notres... Vous pouvez enlever vos bavettes, le repas est terminé.

Mais combien coûte une banane?