samedi 31 octobre 2009

Après de grandes conversations avec des collègues, centrafricains pure souche, j'en sais maintenant plus sur leurs conditions de vie matérielle, leur vie familiale et leur situation économique.
Pour tout vous dire, la vie d'un chef de famille ici n'est tout de même pas aisée, c'est le moins que l'on puisse dire!
Commençons par le commencement. La Centrafrique est un pays officiellement polygame, mais qui tend tout de même vers une certaine monogamie, dûe certainement à la religion catholique, extrêmement bien ancrée ici. Cette polygamie est plutôt dissimulée dans un système de tromperie, et on ne peut pas vraiment dire que les centrafricains soient des exemples concernant la fidelité. Le manque de moyens de contraception (disons plutot le manque d'informations à ce propos, car des capotes, croyez moi, il y en a), fait que chaque foyer a bien évidemment de nombreux enfants. Certains hommes ont des enfants dans plusieurs foyers.
La famille est dans la culture centrafricaine extrêmement importante, et c'est ce qui, à mon sens, rend la vie des travailleurs tellement difficile. Le rôle du chef de famille, ou disons de celui qui gagne le mieux sa vie, est de subvenir aux besoins de tout le monde, et pas seulement de sa femme et ses enfants. les frères, les neveux, les grand-parents, tout le monde est dans le coup. Le salaire moyen ici est de 40000FCFA par mois, ce qui fait 60 euros. Subvenir au besoin de tout le monde avec si peu s'avère être un casse tête à la fin de chaque mois, et le moindre petit soucis (hospitalisation d'un membre de la famille par exemple) peut devenir problématique. William, mon collègue, m''expliquait clairement qu'il était très rare de voir des centrafricains avoir les moyens d'économiser, et que presque personne n'avait de compte en banque. L'argent consacré aux "loisirs" des salariés s'arrête à l'achat de quelques bières de temps en temps, d'un petit sachet de frites de plantain par çi par là... et c'est tout. Cette situation explique les arrières pensées des femmes, qui ne cherchent pas un homme à aimer, mais un homme qui puisse les entretenir, et leur permettre de vivre, ainsi que leur progéniture. C'est finalement la raison pour laquelle, nous, les blancs, sommes si intéressants pour elles. On représente pour elle un monde meilleur, financièrement stable, et pourquoi pas, par dessus le marché, l'occasion de quitter le pays pour venir en France. Les hommes agissent envers les blancs de la même façon, et quand l'un deux vient te parler, tu peux être quasiment certain qu'à un moment ou l'autre, il te demandera quelque chose. Certains sont plutôt "cash", d'autre utilisent mille ruses pour pouvoir te prendre un petit peu d'argent. Si seulement nous pouvions nous permettre de leur donner un petit quelque chose à tous!
Cette situation, je dois vous l'avouer, demeure parfois difficile pour nous, voir la misère, j'y suis habitué, mais n'être considéré que comme une possible ressource financière donne parfois la nausée. J'en parle régulièrement depuis le début de ce blog, les rapports humains, au premier abord, sont aisés, les gens sourient, disent bonjour... Mais dans un coin de leur tête demeure un objectif précis. Nous ne pouvons que subir cette situation, elle est finalement tout à fait normale, avec un petit peu de recul, il suffit de considérer cela comme un mécanisme de survie.
" Un centrafricain qui réussi à nourrir se famille est un homme heureux" m'a dit William mon collègue, tous les moyens sont donc bons pour y parvenir.

lundi 26 octobre 2009

Journée à Bangui.

Ola todos!
Il me prend subitement, à 20h50, l'envie de vous raconter ma vie! J'en dis des trucs sur le climat, les gens, les routes, les taxis, les voitures qui ont 1 196 000km (oui messieurs dames, je suis monté dans une voiture dont le tableau de bord indiquait ce kilométrage)...Mais ce blog tourne finalement autour de moi! Alors pour remettre les choses en ordre, je vais vous raconter une histoire, l'histoire d'un type perdu en afrique centrale qui nous invite à le suivre pour une journée, celle qui vient de passer.
Le réveil de Petit Mounjou sonne habituellement à 8h20, mais il est malheureusement souvent déjà réveillé. La musique zouc prend ici des allures de coq, et réveille régulièrement petit Mounjou par ces ondes sonores qui viennent chatouiller ses tympans. Et puis, les enceintes centrafricaine, c'est pas n'importe quoi, ça vibre plus que ça chante. bref, revenons à nos moutons. Petit Mounjou se lève donc quand son réveil sonne. après les quelques commodités habituelles (nous ne rentrerons pas dans les détails) il s'asseoit à la table de sa salle à manger pour déjeuner. Il mange des petites brioches avec dessus de la confiture de prune, voire de la pâte d'arachide (que voulez vous, fini le temps des fruits de bon matin). Il pose tout négligement dans l'évier puis repart pour quelques nouvelles commodités. Il sort ensuite de son appartement, et parcours à pied les quelques petits kilomètres qui le sépare de l'alliance française. Tenez, petit Mounjou à tout prévu, voilà l'itinéraire que je suis chaque matin.
Merci Google Hearth!

Il arrive à l'alliance aux alentours de 9h, et commence à travailler. Puis entre midi et midi et demie, le ventre gargouille et petit Mounjou a faim. Il se rend donc tranquillement dans un bouis-bouis autour de l'alliance, pour manger seul, ou avec son pote Gus. Plusieurs choix s'offrent à eux: La chouatterie (ou chouya en sango) petit resto très sympa, et très traditionnel, où ils servent du cabri, du chiquouang ou des bananes.
La devanture de la Chouatterie

Sinon, nous allons au "parc des princes" (ahah, j'en rigole encore), sorte d'assez grand bar, où ils servent tout de même, ben disons du cabri, du poulet, du chiquouang ou des bananes (l'alimentation des centraf est super équilibrée). puis petit mounjou retourne travailler, aux alentours de 13h00, et ce jusqu'à 17h- 18h (parfois 16h, parfois 19h). Il refait le chemin du matin, en sens inverse, pour rentrer chez lui. La plupart du temps... il n'y a pas d'électricité à l'appartement.On a une coupure de jus tous les jours, dans les mauvais jours, ça coupe vers 16h30 et ça revient vers 20h30, dans les bons jours, 17h30 jusqu'a 19H20. Ca coupe pour une simple et bonne raison, l'alimentation éléctrique de la ville de bangui ne permet pas d'approvisionner toute la ville en même temps. Donc ils coupent un quartier, le rallume, en coupe un autre...
Dans cette situation petit mounjou fait quelques taches ménagères, à la lueur de sa bougie... vaisselle, lessive, ménage, puis quelques activités intellectuelles (petit mounjou est trèèèèès intelligent, il écrit beaucoup, et apprend même le sango seul). Puis il s'asseoit dans le canapé, et discute avec Marie, sa coloc montpelliéraine. A partir de 19h30, le suspens est à son comble. et la théorie du plafonnier apparait. C'est assez simple, nous laissons les plafonniers allumés pendant la coupure, dès que ça revient, le fameux bruit du ventilo sonne à nos oreilles comme une plus douce mélodie que le zouc du matin. A partir de 19h30, le plafonner est de plus en plus fixé, jusqu'à ce qu'il se mette à tourner. C'est fou comme on peut se contenter de peu à Bangui! Petit Mounjou fait ensuite le repas, composé en général de féculents dont vous devinez le nom, et de fruits de toute sorte, avant de se pencher sur son ordinateur, pour dire bonjour à tout le monde sur skype, écrire un petit long article sur son blog, s'informer un petit peu de ce qu'il se passe dans le monde. Par contre, vers 21h30, petit Mounjou commence à fatiguer. Il va se coucher avec le ventilateur, et s'endort comme un bébé, jusqu'au prochain zouc!
Ainsi va la vie à Bangui, finalement pas bien différente de celle que vous vivez en France...Il fait juste un tout petit peu plus chaud... et les gens sont juste un petit peu plu bronzés. Finalement si peu!

Bonne nuit! La direction décline toute responsabilité dans la mauvaise qualité de cet article, en cas de soucis, veuillez vous adresser à M. Bozizé, et demandez lui de proposer à ses invités des journées plus palpitantes.

A bientôt!

dimanche 25 octobre 2009

Salut à tous.
Comme d'habitude, cet article est plus ou moins dû à une question récurrente, mais tout de même naturelle: le climat.
Alors que vous, tels des habitants de l'hexagone tout à fait normaux (quoiqu'il manque tout de même une case à certains d'entre vous), vous commencez à paniquer car vous ne trouvez pas vos affaires d'hiver, à râler parce qu'il va falloir ressortir la couette, et que faire le lit avec la couette, c'est plus long et à pester contre les gerçures et le nez qui coule, moi, j'achète des pagnes pour me faire des chemises à manches courtes bien sûr et que je ne mets que rarement des chaussettes. Bah oui! évidemment, y fait chaud! Mais alors rassurez vous, c'est parfait. Explication.
La centrafrique est située en zone équatoriale, signifiant que les 4 saisons ici sont justement insignifiantes. Il y a donc 2 saisons: saison des pluies, et saison sèche.
la saison des pluies s'étale, disons de juin à décembre, la saison sèche quant à elle, prend le reste du temps. Cependant, une bonne partie des centraf' m'informe que cette division est en train de changer, et que: "boh, que voulez vous! y a plus d'saison!"
Je ne m'aventurerai pas à vous expliquer de quoi est constituée la saison sèche, mais je pense pouvoir vous faire une définition assez précise de comment ça se passe maintenant, en saison des pluies.
Bon, vous ne vous étonnerez pas si je vous dis qu'il fait chaud, en moyenne la journée une bonne trentaine de degrés. L'air est tout de même humide, ce qui rend quand même rapidement moite voire transpirant. Le ressenti de la chaleur, cependant, dépend surtout du temps qu'il fait.
Le temps ici change à une vitesse folle, il peut faire beau à 8h, pleuvoir des cordes à 11h, et refaire beau à 14h. Quand il fait beau, là on peut dire que pour une peau de mounjou, ça fait mal. Le soleil est surpuissant ici, et rien que les 10 minutes que je fais à pied pour rejoindre l'alliance provoque sur ma nuque une significative marque de bronzage appelée communément "bronzage agricole". On évite évidemment de s'exposer. Quand il se met à pleuvoir par contre, tous aux abris, parce que là non plus, c'est pas tout doux. Le vent se lève d'un coup, on perd quelques degrés, et il commence à tomber quelques gouttes, puis d'un coup, les quelques gouttes se transforment en torrent. Une bonne partie des quartiers de Bangui est d'ailleurs inondée, par manque d'installations. Le vent souffle et fait tomber le tout dans une direction oblique, L'expression "contre vents et marées" prend ici également tout son sens.
Ces pluies tombent depuis que je suis là, environ tous les 2 jours ce qui a l'avantage de sacrément rafraichir l'atmosphère.
Dernière petite chose, les nuits sont pour l'instant tout à fait vivables, ce qui ne devrait pas trop durer. Disons un petit 25 à l'heure du coucher. Un bon ptit coup de ventilo est largement suffisant pour s'endormir.
Voilà pour ces petites infos, je ferai le même article pendant la saison sèche, j'aurais peut être changé de discours!
C'était Evelyne Dhéliat, en direct de l'immeuble Pacifique à Bangui, demain nous serons lundi 26 octobre et nous fêterons les Dimitris. Je vous souhaite une bonne soirée.

samedi 24 octobre 2009

Marché PK5

Chers lecteurs, j'ai aujourd'hui vu Bangui! j'en avais beaucoup entendu parler, je ne l'avais jamais foulé, c'est maitenant chose faite! j'ai découvert le marché PK5! Ce marché est assez réputé, c'est celui dont on entend le plus parler ici, et pour tout vous, dire c'est plutôt pas décevant!
je vais tenter de vous en faire une description fidèle, j'ai également pris mon courage a 2 mains et pris quelques photos, que je ne manque bien sûr pas de vous joindre avec ce post. Alors voilà, nous avons prévu, avec Gus et Mirabel (une amie centraf') d'aller nous ballader dans ce coin, je m'adapte de mieux en mieux, je suis maintenant bangui rangers force 2, la conséquence directe en est le PK5 (et les pagnes que j'ai achetés, et que je vous montrerai une fois qu'ils seront cousus sur mesure). Donc voilà, on s'entasse ce matin dans un taxi (comme d'habitude 6 ou 7 dans le véhicule) et direction le marché. On retrouve sur place Mirabel, et c'est parti. Et là, tu te retrouves parachuté dans un univers inconnu. Si PK9 est une fourmilière, alors PK5 en est la reine. Nous quittons rapidement l'avenue principale pour nous retrouver dans un réel labyrinthe d'étals en tous genres. Certains composés de petit murs et de tôle en guise de toit cotoient les étals habituels, posés à même le sol, sur des nattes. Les chemins sont irréguliers, et boueux comme à l'accoutumé, certains sont couverts par des tôles.

Un étal installé par terre, derrière, un étal en dur, pour voir derrière, tu contournes

"Pardon, excusez moi, pardon, oups! c'était votre pied?"

Une des avenues principales

Entre ces deux étals, un passage secret (ça reste entre nous!)

Tous les passages ne sont pas plus larges qu'ici

on passe derrière les étals, on se faufile entre les charrettes, les différents porteurs de fruits et légumes ou encore les godobés (nom sango donné aux enfants sans toit, qui vivent dans la rue). Les gens nous hèlent à chaque pas, en criant de longues phrases en sango que je ne comprends pas encore. Ils nous serrent la main, nous checkent (j'ai fait énormément de progrès d'ailleurs!) nous tirent pour nous montrer leur marchandise. Nous avons rencontré un homme qui m'a serré la main et a ensuite sauté sur place en criant en Sango: "Le Mounjou y sait me serrer la main!!!". Tout le monde nous demande comment ça va, et si ça va trop loin, Mirabel est là pour discuter. Ici, on trouve de tout, en quantité, par contre, je doute fortement que les autorités sanitaires françaises n'accordent la moindre autorisation à ces vendeurs. Toutes les marchandises sont posées à même la table, sans aucune précaution. Un des coins du marché, qui ressemble à des sortes de halles, semble réservé à la viande. Des tables alignées à perte de vue, et dessus.... de la viande... et des mouches. Les gens coupent, abattent, et tout traine dans ce qui semble finalement être un abattoir à ciel ouvert. les abbats cotoient ici les cuisses, qui elles mêmes cotoient des morceaux de peau déjà dépouillées. L'odeur y est, vous l'imaginez bien, extrêmement forte.
Pourquoi décrire? les photos le font pour moi, ici, quelques restes de cabri, il y en a maintenant une part dans mon congel

On continue un petit peu, et on se retrouve alors entourés de légumes, fruits, et épices en tout genre. Sur les etals trainent des tas de café, des assiettes de piments, des bassines de tomates, des montagnes de pâte d'arachide (comment le beurre de cacahuète ne serait il pas seulement consommé aux états-Unis?) et que sais-je encore.

La fameuse pâte d'arachide, derrière, marron, elle est bien cuite, devant, en clair, elle est moins cuite

Les fameuses halles dont je vous parlais



On ne connait que la moitié des choses qui se trouvent ici! Mirabel négocie les prix de main de maitre, pendant que Gus et moi délirons: "ohoh! c'est quoi cette poudre orange??" tap-tap-tap sur l'épaule de Mirabel: "C'est quoi cette poudre orange?" "du piment". Hmmm, nous n'y toucherons pas! le piment ici, c'est quand même pas un truc de gonzesses (sauf votre respect mesdames), y faut au moins être Bangui-rangers puissance 30 pour le manger. Certains que je cotoie se sont d'ailleurs brûlés les doigts, heu non, disons plutôt la langue! Donc voilà, nous continuons notre chemin dans ce labyrinthe digne d'alice au pays des Merveilles, sauf que le lapin en retard se trouve être un cabri, et que la chenille qui fume, disons qu'elle ressemble ici à un python qui a mangé du piment. Alice, allez, disons que c'est moi!

Le petit grand tour fini, nous sautons dans un taxi, je passe devant, Mirabel et Gus derrière. Quelques mètres plus loin, évidemment, 3 personnes nous rejoignent.Je prends quelques photos, que voici


devant, le fameux taxi, "made in New York, repared in Bangui"

ATTENTION DANGER. Dans le sac blanc, la fameuse pâte de manioc.

Nous sommes 2 devant et 4 derrière. Assez pour se faire arrêter par la police! bien sûr! Le chauffeur discute en sango avec le policier, qui nous laisse finalement partir. Nous rentrons à la maison les mains pleines de trésors. si insignifiants lorsqu'on les achète en grande surface, la moindre denrée ici semble symboliser toute la difficulté d'un travail harassant, tout le dépaysement que je vis actuellement, mais également le monde aseptisé dans lequel l'occident s'enferme petit à petit . Ces fruits et épices semblent tellement plus vivants ici! On en mangerait!

Une cuisse de Cabri

les victuailles, à la maison!

A bientôt, je vous embrasse.

lundi 19 octobre 2009

Promenons nous dans Bangui

Salut à tous ! Ca fait quelques temps que je n’ai rien écrit, ou très peu. Cette semaine, rien ne m’est apparu assez exceptionnel pour que je le partage réellement avec vous, et pourtant, ce soir, en marchant, je me suis dit que j’avais survolé dans ce blog un endroit dans lequel je passe tout de même pas mal de temps : La rue. Alors voilà, je vais tenter d’être précis, pour que vous aussi, vous en preniez plein les yeux et les oreilles.
La rue ici, comme je vous l’avais dit, est défoncée. L’asphalte, quand il y en a, est pleine de latérite, qui lui donne une couleur ocre. Les nids de poules sont, depuis que je suis arrivé, remplis d’eau (il flotte tous les 2 jours à peu près), avec parfois quelques grenouilles qui se régalent en plein milieu de la route. Sur les trottoirs (bon, des chemins de terre sur le côté de la route) sont placés tous les marchands, dont je vous ai déjà parlé. Ainsi, sur mon chemin pour l’alliance, je peux trouver des stylos, des multiprises, des légumes, des recharges de téléphones portables, des livres (Mamadou et Bineta pour les FLEistes), on m’a même proposé un arc et des flèches l’autre fois. La plupart des gens sont assis par terre, derrière leur étal. On croise dans la rue un petit peu de tout, des enfants, en uniformes, parés pour l’école, des gens en costards, parés pour le boulot, des femmes qui portent, sur leur tête bien sûr, leur lourd chargement qu’elles vendront dans la journée, et bien sûr, des militaires, disons 1 tous les 100m. La rue donne tout de même parfois des allures de fourmilière. Les gens s’arrêtent, discutent, se serrent la main avec ce fameux petit claquement de doigt, rigolent (les africains ont tous un rire assez aigu, communicatif), s’engueulent, et quand ils font rien entre eux, ils nous appellent, pour nous dire bonjour, nous vendre quelque chose, ou nous demander de l’argent. Selon ce qu’ils veulent, le petit nom qu’ils nous donnent n’est pas le même. Pour nous saluer, on entend un « Hé petit !! » ! Pour nous vendre quelque chose, le « patron » est de mise, ils essaient de nous prendre par les sentiments quand ils veulent de l’argent « papa j’ai faim ! ». Voilà pour les trottoirs. Sur la rue (hé non ! elle n’est pas déserte), se trouvent plusieurs types de véhicules :
Les 4-4, vrombissants, les taxis, klaxonnant, et les pousseurs de bois, transpirants.
Pour les 4-4, y a les mêmes en France, pas besoin de vous faire un dessin. Les taxis, eux, klaxonnent pour vous montrer qu’ils sont là, et qu’ils peuvent vous prendre, en particulier les mounjous. J’ai compté, chaque taxi qui nous passe devant klaxonne en moyenne 3-4 fois. Comptez 1 taxi toutes les 7 secondes… imaginez le boucan. En Italie, ça m’aurait flatté, ils klaxonnent les jolies filles ! Continuons sur les taxis, j’y ai un peu réfléchi, et je pense pouvoir en faire une assez bonne description. Prenez un taxi jaune new yorkais, tenez le jusqu’aux 300 000 bornes dans la grande pomme, puis mettez le sur un radeau, direction, disons Dakar. Faites lui faire Dakar/ Bangui par la piste, et vous avez un taxi banguissois. Folklo à voir !! J’en ai même vu un sans pare brise. Ces petits taxis ont également un nom, souvent religieux (en parlant de ça, je ferai un article sur les noms bientôt) écrit sur le pare choc arrière. « Dieu est avec nous » « le pélerin du christ », « jesus, la solution, » « pardon seigneur pardon », « merci seigneur merci », et le plus spirituel certainement : « Dieu est Dieu ». Autant vous dire que l’on s’amuse bien en marchant !
Parlons maintenant des porteurs de bois (ou d’autres choses), eux, ils utilisent le bord de la route, et poussent une carriole remplie de bois. Mais attention pas les rondins de bois, des troncs, de parfois 4/5m de long. Ils transpirent à grosses gouttes, et poussent tout ce qu’ils peuvent. Ils font parfois plusieurs km pour apporter le bois de chauffe d’un point à un autre. Les porteurs ne portent bien sûr pas que du bois, les plus dangereux sont sûrement ceux qui transportent de gros sac blancs. Ils portent le manioc d’un point à un autre, et mon dieu, que ça pue ! Pour ceux qui connaissent, ça sent un peu la cave coopérative en fin de vendange. La personne qui a inventé la respiration par la bouche devait être banguissoise !
Voilà à peu près la description de la rue, telle que je l’emprunte tous les matins. Je suis désolé, j’ai peut être un petit peu fait le Balzac sur les bords, mais bon ça me semblait intéressant, plutôt drôle, et ça vous permet je pense de vous imaginer un petit peu avec moi.

Merci encore et toujours de m’avoir lu, et de me suivre dans mes grandes pérégrinations !

Bisous à tous !

vendredi 16 octobre 2009

petite vie

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles. ahah! tout simplement parce que je suis entré dans une routine! DEJA!!! Non, rassurez vous, pas tout à fait.
J'ai passé ma semaine au boulot, à l'alliance, à observer des cours pour ensuite donner mon opinion. je ne vous raconte déjà pas la tronche des étudiants quand un Mounjou vient se joindre à leur cours. Bizarrement, beaucoup de profs me l'ont dit: quand je suis dans la salle, le cours est moins dynamique! Merde alors! Moi qui pensait diffuser le dynamisme partout où je passe! En tout cas, je passe mon temps à l'alliance, mais y a pire comme endroit! C'est paisible, nous avons à notre disposition la "Tuilote", petit bar en plein milieu de l'alliance, à l'ombre, ou les rencontres se font à la vitesse de l'éclair, et puis, bien évidemment, un environnement africain. Tenez voici une tite photo
cl'alliance à la sortie de mon bâtiment
Une salle de classe
La salle des profs, au premier plan, avec un large sourire, c'est le Glo Beau Père, glo, ben parce qu'il est gros (mais glo c'est pire que gros) et beau père parce que toutes les filles de l'alliance l'appellent papa, si une fille intéresse un des profs de l'alliance, ben il faut qu'il aille lui demander la permission


Concernant ma vie générale, je m'adapte, encore et toujours, et pour alimenter les conversations, je puis vous dire jeune gens que cela fait maintenant 3 jours que je n'ai plus de problèmes humhum. ENFIN!!! Je prends même le risque de me mettre à la vraie nourriture centrafricaine genre assiette de cabri dans un boui-boui ou chiquouang (d'ailleurs, c'est spécial comme goût). Manque plus que quelques chauves-souris grillées, des petites chenilles (la saison pile quand je pars) et puis un peu de singe boucané et je pense que j'aurai bien fait le tour. De toute façn, vous en serez les premiers informés!

Voilà tout, un message pour ne rien dire, je reposterai surement un truc en fin de week end, on prévoit une rando de 3h dimanche matin, je pense que ça promet certains beaux paysages.
Je vous remercie encore pour les encouragement pour ce blog. Ca me donne tellement envie de continuer que je n'ai rien à dire. oh si!! en fait tellement de choses!
Je vous embrasse

rassurez vous!

Salut à tous! Les différentes personnes avec qui j'ai discuté ces derniers temps m'ont souvent posé la même question. j'ai donc décidé de poster un petit texte à ce sujet sur le blog. Il est vrai qu'il est nécessaire de faire le point sur le thème préféré de notre très cher président: la sécurité!!!
Alors les nouvelles que je vais vous donner sont rassurantes. Bangui n'est pas une ville dangereuse si on respecte quelques règles que je vais vous citer, qui valent également pour la France, mais pas que...
- On ne se ballade pas seul, en pleine nuit dans un quartier inconnu (PK5 par exemple)
- Il y a quelques bâtiments à éviter: Il est interdit de marcher sur le trottoir qui passe devant le palais présidentiel, tout comme certains bâtiments (brigade anti gang et je ne sais quoi d'autre)
- La danger majeur, ça va vous surprendre, vient en fait des autorités elles mêmes, et particulièrement police et militaires, qui n'hésitent pas à vous arrêter pour un oui ou pour un non (surtout pour un non d'ailleurs), leur seul objectif: vous faire douiller. L'ordre est donc de refuser de payer (mais surtout AIMABLEMENT). Si les choses tournent au vinaigre (genre on se fait embarquer au poste, voire en prison) tous les français du pays ont dans leur portable le numéro du chef de la police française, ou encore du militaire responsable entre autre de la sécurité du pays. Souvent, le fait de leur dire qu'on bosse pour l'ambassade arrête rapidement les débats.
la dernière source de danger (mais rare celle là) demeure la vengeance populaire. Si tu causes un gros malheur à quelqu'un, surtout, barre toi! (On prend souvent l'exemple d'un accident de voiture, même les militaires français nous disaient: si vous renversez quelqu'un, fuyez!)
Voilà tout, sinon, c'est vraiment une ville paisible, les gens sont sympa, ils t'arnaquent sans cesse, mais toujours avec bonne humeur, et le simple fait de faire attention à eux les remplit de bonheur.

samedi 10 octobre 2009

petit résumé de la journée, riche en apprentissages

salut a tous!
Me revoilà, pour de nouvelles aventures, et dieu sait que j'ai à raconter aujourd'hui! nan, on va dire que je vais plutot vous informer, vous bande d'ignards (ouhlala, ça taille sec!)
alors, tout d'abord, juste pour rire, voilà une petite photo prise après les courses, pour vous montrer l'alimentation que j'ai depuis plus d'une semaine maintenant... Vous comprendrez je pense le pourquoi du comment...


Alors, ensuite, par où commencer??? Des collègues de travail m'avaient proposé, depuis le début de la semaine, de me sortir un petit peu samedi après midi. j'ai bien sûr proposé à mes amis autres VI de m'accompagner. Après avoir fait durer le suspens, la destination est tombée: PK9!
alors, oui, là il faut effectivement que j'explique... les points de repère de bangui sont très simples. Il y a le PK (point kilométrique) 0, qui se situe en plein centre ville (à côté de chez moi), et ensuite, les différents points de la ville sont appelés par ce même PK+le nombre de kilomètres qui sépare ce quartier du centre... Donc, là, nous sommes allés au PK9, c'est à dire à 9km du PK0. Il y a bien sûr plusieurs PK9 (est, ouest, sud) et finalement plusieurs PKtout. certains sont assez connus dont le PK5 qui est le grand marché de Bangui, un sacré bordel disent ceux qui le connaissent déjà, j'irai certainement bientôt. Bref, nous sommes donc allés au PK9. Départ de l'alliance, 3 collègues centraf, et 3 mounjous-nous. on s'entasse dans un taxi (ici, les taxis prennent jusqu'à 6 passagers, 4 derrière, et 2 devant, plus évidemment le chauffeur) et direction ce PK9 (en direction du sud ouest pour ceux qui aiment les précisions). petit coin charmant dans lequel se situe un marché. Nous prenons quelques photos à partir d'un pont qui passe au dessus de la rivière M'Poko (voir photo maintenant)
rivière M'Poko

puis faisons un tour au marché (rephoto maintenant)

le marché PK9

. Et là, depuis le temps que j'attendais ça, j'ai pu poser toutes les questions que je voulais (sauf les questions bêtes). et c'est quoi ça? et ça, ça a quel goût? et ça se mange comment? Quel plaisir d'avoir enfin des centraf à porté de question! j'ai donc appris plusieurs choses, que je m'empresse de vous transmettre, c'est intéressant.
tout d'abord, j'ai pu identifier le manioc. il y en a de partout, mais il y a tellement de choses de partout! Le manioc est l'aliment de base de tous les centrafricains, il le mange comme ça, sans rien, mais ils l'utilisent surtout pour en faire une pâte appelée le chiquouang, qu'ils mangent en accompagnement, un peu comme du riz. voilà, je vous passe les détails de la fabrication, sachez en tout cas, qu'entre la racine et le chiquouang, le manioc passe à l'état de farine. Nous continuons notre visite guidée, et nous faisons un peu plus loin inviter par des militaires à boire une espèce de breuvage. Nous déclinons poliment l'invitation, et les explication tombent après. Il s'agit du kangoya, plus connu sous le nom de vin de palme. à ce que j'en sais, ça te bourre la gueule d'un éléphant. Ca se durcit au fil de la journée. Comment savoir s'il est bon? Comme pour le pinard! la couleur nous dit tout, en gros, plus il est clair, mieux c'est!
Bref, le tour continue, la bruit court dans le marché "des Mounjous au PK9!" c'est apparemment assez rare pour être signalé. Puis William, un de mes collègues, va acheter un petit quelque chose, et revient avec 3 bâtons, genre de bambous, d'un petit mètre de long.. disons 6cm de large. De la canne à sucre! et nous apprend à déguster! Il faut, d'abord enlever l'écorce avec les dents, et puis ensuite casser, mettre en bouche, en extraire le nectar, avant de recracher le matos. hop, ni vu ni connu!! C'est absolument délicieux, j'en ai d'ailleurs gardé un morceau que je mangerai demain matin! on commence donc à manger ça, sans en avoir l'habitude bien sûr, et là, le bruit court dans le marché! "Des mounjous à PK9! et en plus ils mangent une canne à sucre!" Tout le monde rigole bien sur notre passage! je me vengerai à mon retour quand je verrai quelqu'un gouter un bon camembert bien coulant! le tour du marché est fait, très bien! asseyons nous quelques temps pour siroter une Castel (bière centrafricaine). La conversation va bon train, et je ne peux malheureusement me rappeler de tout ce dont on a parlé. En tout cas, un chose est sûre, c'est la première fois que nous avons un échange interculturel aussi riche que celui de cet après midi, avec des gens qui... pour une fois, ne s'intéresse pas à notre portefeuille. Quel plaisir! J'apprends beaucoup! un moment plus tard, des sortes de racines blanches se posent sur la table. c'est du quinqueliba. Racine comestible qui, pour tout vous dire, est dégueu. Le temps passe, la conversation est animée, l'heure de rentrer approche, et nous prenons congé de nos hôtes de la journée. L'après midi a été extra, sur le plan comestible surtout, et j'en remercie d'avance les collègues, qui ne manqueront pas de me lire à un moment. En voici quelques uns d'ailleurs:
A gauche Dieudonné, professeur d'alphabétisation, derrière Sylvain (hé vi! ici aussi il y en a!)

Sylvain et Paul, deux profs de FLE de l'alliance

De droite à gauche, Gus, Gédéon (prof d'alphabétisation également) et Rigobert prof de FLE

Innocent William (dit William Wallace), l'organisateur de la journée, que je remercie pour sa patience (les questions, c'était pour lui)

Nous rentrons en taxi, après que nos protecteurs de la journée aient négocié le prix, et aient pris soin de relever le numéro de la voiture, on ne sait jamais!
Vous pensez que c'est tout, et bien non! La soirée approchant, nous décidons, Gus et moi d'aller dans un petit resto nommé le Matignon, pour manger un bout en regardant le match de foot. Bon, on a pas vu le match de foot, mais on a chacun mangé pour la première fois du caîman! C'est d'aspect une sorte de poulet, en moins filandreux et moins sec. Avec une assiette de riz, ça se mange parfaitement bie, sans accroc! j'ai essayé en vain de savoir quelle partie du caîman nous avait été servie. la prochaine fois je demanderai le croupion (ahahahahaha!)!

Voilà pour ce samedi, pour résumé, on peut dire une chose: le samedi, à bangui, c'est tout sauf raviolis!

a très bientôt!

vendredi 9 octobre 2009

nouvelles

Bonjour à tous!
quelques petites nouvelles, toujours du même endroit. je vais succintement vous raconter quelques trucs qui me sont arrivés ces derniers jours, et vous donner quelques infos en plus concernant mon boulot, parce que, j'ai beau voir de jolis paysages, de jolis sourires et manger des trucs qui me font mal au ventre, je suis tout de même là pour bosser.
commençons par cela donc. Je suis donc attaché ici à l'ambassade de france, sous la responsabilité de l'alliance française de bangui. Pour vous en dire quelques mots, elle a été construite en 97, et propose des cours de français divers et variés, ainsi que des cours d'alphabétisation (évidemment, beaucoup d'analphabêtes dans le pays)... L'autre partie de l'alliance programme des activités culturelles (dont Jessica, présente dans l'article précédent s'occupe). l'alliance possède également, et ce n'est pas rien, la seule médiathèque fonctionnelle de tout le pays.
je suis donc là en partie pour donner des cours, mais pas que... après réunion avec le directeur, on s'est plus ou moins mis d'accord sur le fait que j'étais surtout ici pour développer l'activité de l'alliance, toucher un nouveau public, monter des projets... bref ce pourquoi je suis formé.
Plusieurs projets ont déjà été proposés dans ce sens: création d'une formation spécialisée pour l'hôtellerie (formation des maitres d'hôtels, serveurs, cuistos...) ou d'une formation spécialisée dans les entreprises (du moins le peu d'entreprises présentes sur le sol centrafricain). Un autre projet, plus avancé celui là est pour l'instant ma priorité. après avoir rencontré Mme Aminata Gueye, administratrice du Haut Commissariat aux Réfugiés (association rattachée à l'ONU), qui prend en charge les populations centrafricaines déplacées par les combats au nord du pays, il a été conclu que l'alliance proposerait une formation pour quelques personnes afin de leur permettre ensuite d'alphabétiser ces réfugiés, notamment les femmes. en gros, l'alliance est chargée d'apprendre à apprendre à lire... vous me suivez? Mon nom a été mentionné dans le projet, et je suis donc, avec d'autes, chargé de ce dossier. Il est donc fort probable, si l'affaire se conclut ainsi, que je monte dans le nord du pays (à Paoua pour être exact, et avec un convoi de l'ONU) pour 1 ou 2 semaines, pour proposer mes services dans ce domaine. Reste encore à savoir si l'ambassade me laissera partir... Voilà pour les nouvelles professionnelles, rien n'est encore fait, mais ça suit son petit bonhomme de chemin, tranquillement... En ce moment, je passe mes journées à observer les cours de mes collègues, pour ensuite rédiger un rapport sur ce que j'ai pu analyser. C'est très enrichissant d'ailleurs...
Voilà, vous en savez un petit peu plus, je ne manquerai pas de vous tenir au courant.
A part ça, la vie suit son cours ici... Je voulais vous raconter ma soirée de mercredi... passée dans un boui-boui dans un quartier de Bangui... premier réel repas Centrafricain... poisson bananes. Alors dans ces restos, un petit arrosoir et une bassine dans laquelle se trouve un savon font le tour de la table, pour que chacun se lave les mains. On mange sans couverts, et de préférence, comme on me l'a expliqué, avec une seule main, l'autre permettant bien sûr de boire ou de réaliser toute autre action... Le repas était cependant très bon...et assez peu cher... par contre, il faut avoir l'estomac bien accroché après... Voilà, c'est encore un petit peu difficile de ce côté là, je n'en dirai pas plus, ça en fera bien marrer certains, mais je m'accroche (au sens figuré)... Mon ptit bedon va bien finir par s'habituer!
Voilà tout, juste quelques petites nouvelles, comme ça, en passant, je me disais que ça pourrait en intéresser certains (surtout les fleistes)...
Bisous à tout le monde!

mercredi 7 octobre 2009

vos désirs sont des ordres

Voilà comme demandées des photos des VI qui partagent mon immeuble. Je vous explique rapidement ce qu'ils font ici également...
Gus est arrivé 2 semaines avant moi, il s'occupe du projet PADIF, qui est sensé faire progresser l'administation centrafricaine en langue française (pas mal de trucs communs avec mon projet)

Jessica (à gauche bien entendu) est là depuis bien longtemps, elle part normalement mi janvier. Elle s'occupe de la programmation culturelle de l'alliance
Vincent, le mec de jessica est arrivé en même temps que cette dernière, il est envoyé là pour expertiser des projets associatifs, et décider de dégager ou non des fonds pour les aidez

Fred vient de renouveler pour 1 an, il travaille à l'université, donne quelques cours d'informatique, et bosse dans ce domaine à la fac

Voilà pour les collègues, ils m'ont été d'une grande aide à mon arrivée, et ils le sont toujours. Personne n'est sensé arriver avant un tit moment, je serai toujours le petit dernier.
Bises

mardi 6 octobre 2009

des infos générales

Voilà maintenant une petite semaine que je suis là. Je n'ai rien de particulier à raconter, mais je me suit dit que j'étais maintenant plus à même à vous en dire plus sur les Centraf'. J'en cotoie énormément, puisque tous les profs de l'alliance, avec qui je passe mes journées sont d'ici.
Alors, tout d'abord, parlons du bonjour! Ici, on ne se fait pas la bise, JAMAIS, ou très rarement. "Quand on s'est quitté il y a très longtemps" m'a expliqué un collègue. ici, on se sert la pince, et quand on se connait mieux, on se check! Mais pas le check à l'américaine, composé de 8 mouvements dont on ne connait jamais l'ordre. Le check centrafricain est composé de 3 étapes.
1ère étape: on se sert la pince, naturellement
2ème étape: les doigts glissent le long de la paume de la main du partenaire, jusqu'à ce que le bout des doigts soient accrochés, à partir de là, on libère l'annulaire et l'auriculaire
3ème étape, en se lachant le bout du majeur et de l'index, on claque des doigts, comme si un petit rythme zouc entrait doucement dans le bonjour.
Voilà, plutôt original, mais sympa à faire. mes collègues m'encouragent beaucoup... j'ai encore un peu de mal sur la 2ème phase.
Pour continuer sur le bonjour, les Centraf se disent très souvent bonjour, Bangui est une petite ville, tout le monde se salue tout le temps! Il m'arrive de regarder furtivement un type en marchant dans la rue et il me crie " hé! salut patron"! (oui, j'ai laissé tombé l'idée du patron, après tout, ça flatte l'égo).Chose également très marrante, il arrive parfois de poser les questions habituelles en France: "Bonjour, ça va?", la réponse est habituellement "oui, ouais, bof, peut être, pas trop"... bref, logique... Ici, quand tu demandes à quelqu'un si ça va, il te répond très souvent "merci", sans même réponde à la question. Mieux, parfois le merci arrive après le bonjour! "Bonjour!" "Merci!". Ils sont fous ces centraf'!
Voilà pour le bonjour, sinon, j'en ai déjà un peu parlé, mais ils sont particulièrement, voire carrément insistants, et parfois peu discrets. Dans leur regard tout d'abord. Je vais au boulot à pied, et je ne sais pas s'il y a le moindre mètre sur mon trajet où il n'y a pas quelqu'un qui me fixe! Y doivent se dire: "ce Mounjou là! il est fou! il marche"! Cow Boy Powa mon gars! La surprise de voir un blanc qui plus est avec les cheveux clairs et les yeux bleus fait peut être aussi son effet! L'insistance apparait aussi sur les marchés, où ils t'appellent, te suivent... Même quand je leur dit que je ne veux rien acheter, je comptais passer 5 minutes au marché artisanal, j'y ai passé plus de 30 minutes... Tout le monde voulait me faire entrer dans sa boutique! En fait, je commence à comprendre, les Centrafs sont des gens adorables si l'on fait attention à eux, et un peu si on leur donne de l'argent également...
Voilà tout pour ces quelques infos, ca vous éclaire quelque peu sur les conditions de vie quotidienne. Marcher dans la rue la tête baissée sans me faire emmerde (à la française quoi) me manque un peu... Me les contacts humains sont ici basés sur ces quelques premiers mots. si tu dis bonjour à quelqu'un dans la rue, le lendemain, c'est ton pote! Je pensais vivre une grande aventure humaine, ben, je pense que j'y suis!
A bientot!

lundi 5 octobre 2009

Quelques photos et journée à la paillotte des Ch'tis, à Landja

Bonjour à tous! Quel bonheur que l'éléctricité soit revenue si vite! c'est la première fois depuis que je suis là que je ne cuisine pas dans le noir! bref, ce n'est pas le sujet du jour!
J'avais extrêmement envie de vous faire part de ma journée d'hier, avec à l'appui quelques photos qui vous permettront, je l'espère, de comprendre ce que je vais vous raconter!
Nous sommes donc allés hier à la Paillotte des Ch'tis, resto situé à environ 5km de Bangui. une petite 20aine de minutes de 4-4 donc.
Pour commencer, en sortant, j'ai profité d'un relatif calme dans les rues pour prendre quelques photos de mon immeuble, et de la rue qui passe devant chez moi.. ce que je vois tous les matins en sortant de la maison. Les voilà tout d'abord:





Les fameux étals de fruits et légumes dont je vous parlais, eux, se sont mes marchands de fruits
Mon immeuble, paye quand même pas de mine, mais c'est mieux que rien!!

Après ces quelques photos, nous décidons donc de partir. Nous serons normalement une bonne quinzaine sur place... Il n'y a pas assez de place dans les 4-4 et nous décidons donc, Gus, Fred et Moi de monter dans la benne. debouts, accrochés à la cabine, face à la route. 20 minutes nous attendent. Après quelques secondes pour s'adapter aux bosses, et aux branches qui nous arrivent en pleine face, je commence à profiter. Les banguissois nous regardent en rigolant, certains viennent certainement de voir pour la première fois des mounjou dans une benne de 4-4. Etienne mon directeur nous a parlé la veille des 2 types d'expats:
Les expats clim, comme leur nom l'indique, ils montent dans une voiture climatisée, vont au boulot dans un bureau climatisé, et rentrent chez eux, dans une maison climatisée
et les expats cow boy, en moto, qui marchent et vont au plus proche de la population locale. j'ai choisi mon camps! En même temps, y en a t il ici qui en auraient douté?
Bref, nous longeons le fleuve (Oubangui) que je vois pour la première fois. Il est effectivement gigantesque, des photos en témoigneront, la paillotte est effectivement installée le long de celui-ci. De l'autre côté, c'est le Congo, ex zaïre. Nous quittons donc Bangui, le long du fleuve. Croisons beaucoup de gens qui rigolent et nous interpellent le long de la route. fred, qui est là depuis bientot 2 ans n'hésite pas à leur dire bonjour, nous l'imitons rapidement. les gens en semblent contents, et nous répondent la plupart du temps. Il nous dit ensuite: "ces mounjous là, ils ont moins du mal à les piffrer". La route devient de plus en plus défoncée, et la ville disparait, laissant place à la forêt, luxuriante, comme prévu. Du haut de notre benne, nous tombons nez à nez avec des paysages magnifiques. Après quelques minutes de route, nous croisons le premier village, suivi par plusieurs autres. Et là, la magie se produit. je ne sais pas si c'est la magie africaine, ou la magie humaine, surement un petit peu des deux. A chaque enfant que nous croisons, nous levons bien haut le bras pour le saluer et lui faire coucou. ces enfants, bien sûr déscolarisés pour aider les parents au champ sont déjà marqués par le travail. En nous voyant, leurs visages se détendent, et de leur étonnement de voir 3 mounjous haut perchés sur une voiture, sort un sourire à pleine dent. leurs mains se lèvent et nous saluent. Nous passons donc là, accompagnés des rires des enfants. Un petit groupe d'enfants tout nus redescend vite en criant à la rivière pour ne pas se faire voir. trop tard ai-je envie de dire! ces vingt minutes sont certainement les plus intenses que j'aie vécues depuis mon arrivée. Vivement le retour! Mais nous arrivons à la paillotte, petit coin sympa, le long de l'oubangui. mais celui ci ressemble tout de même vaguement à un attrape touriste à l'africaine. les danses traditionnelles ne se font que pour nous faire prendre quelques photos, le repas est assez cher, mais le cadre est très sympathique! En voilà quelques photos!



L'araignée, c'est juste pour rire, enfin, n'empêche que c'est une vraie
Le fameux Oubangui, de l'autre côté, le Congo

Juste pour prouver que j'y suis bien

La paillotte vue de la piste

La journée se passe bien, et après avoir noué quelques contacts avec des enfants du village voisin à la paillotte nous repartons... Gus et moi restons dans la benne, pas moyen de rentrer dans une voiture. cette fois ci, nous serons équipé! un appareil photo en main chacun, nous essaierons d'en prendre quelques unes qui valent le coup. Et c'est reparti!! C'est la fin d'après midi, et nous croisons peu de monde sur le chemin. j'ai tout de même pu prendre quelques photos d'enfants nous faisant coucou. Elles sont un peu troubles, je l'admets, mais essayez, vous, de prendre des photos qui valent le coup sur une piste à 30km heure, avec une main! Nous rentrons finalement et échangeons vite tout ce que nous avons pris! J'aurais aimé les mettre directement, l'electricité en a décidé autrement! les voilà donc, merci d'avoir patienter, mais je me devais absolument de décrire le contexte! Celles ci sont les plus belles, j'en ai encore une bonne vingtaine


mes fameux enfants du village voisin à la paillotte




La route




Au loin un enfant qui nous faisait des gestes ninja. Un petit japonais peut être!
Les Centrafricains marchent énormément, c'est la raison pour laquelle ils dorment toute la journée!
Les enfants qui nous saluent

dimanche 4 octobre 2009

Les expat's faussement pincés du cul

Salut a tous! Nouveau petit post, décidément je n'arrête pas! Mais il faut que je vous raconte ma journée d'hier... a l'alliance française, pour la réunion de présentation aux français nouvellement arrivés.
Réunion qui commençait à 8h30 (pour un samedi aie). En présence de l'ambassadeur, et de mes patrons à différente échelle. Donc plutot guindé, comme vous l'imaginez. j'ai donc sorti le grand jeu, tenue de grande classe (loooooool), pour faire bonne impression! Chaque service de la coopération a été présenté durant la journée, avec des conférences plus ou moins intéressantes, mais j'ai appris beaucoup sur le pays, je vous donnerai quelques chiffres après!
Le titre de mon message reflète bien ce que j'ai ressenti hier... Les expats on de l'argent, beaucoup, des conditions de vie loin d'être dégueu, mais l'ambiance est tout de même extra. Tout le monde se tutoie et on peut ressentir chez eux un idéal social qu'il est difficile de trouver en France. Tout le monde est là pour faire de son mieux, et chaque métier présenté hier revêt une réelle envie de faire progresser ce pays, qui, pour ceux qui ne le savent pas, se trouve à la 171ème place sur 177 au classement de l'indice humain. pour résumer: Budget de ce pays aussi grand que la France + le BENELUX: 75 Millions d'euros, soit les 2/3 du budget de la ville de Bordeaux. L'exportation est quasi inéxistante (vu l'état des routes, on comprend pourquoi) à part dans l'exportation du bois. Donc pays en grande grande grande misère économique, et le rôle de la plupart de ces français sur place est de les aider à diffuser le rôle du gouvernement à travers le pays. La Centrafrique est composée de différentes préfectures de part en part, mais 90% des préfets vivent à bangui, pas simple pour mettre des choses en place. la situation militaire est à ce que j'ai pu comprendre plutôt calme, mais un rien pourrait faire basculer le pays dans la guerre. Les centraf eux même ne sont pas engagés dans ces combats, mais subissent les attaques de rebelles tchadiens, soudanais, et même ougandais, qui passent les frontières pour s'installer ici, et qui évidemment, pillent et tuent pour s'approvisionner. en parlant de ça, effectif de l'armée Centrafricaine: 1500 hommes opérationnels sur le terrain (la france en compte plus de 150 000) est bien dérisoire pour bloquer les frontières du nord et de l'est...
Voilà en résumé ce que j'ai pu apprendre hier, pour le reste, j'ai surtout souvenir du repas... Nous étions invités à manger au Carré Gourmand, resto chic de Bangui. Pas déçu du voyage le Sylvain, j'ai même presque pu manger à ma faim... au menu, capitaine, poulet, riz (mon dieu, enfin du riz!!), saucisses, et même du paté! L'anecdote du jour: J'ai enfin découvert le fruit de la passion! j'ai bien fait rire tout ce petit monde en disant que je comprenais enfin Franky Vincent. Mais putain, que c'est bon!!!
Voilà à peu près, j'ai pu récupérer plein de contacts en cas de problèmes.... et professionnels également. j'en parlerai surement plus tard!
Soirée plutot tranquille, mais grosse coupure de courant, pendant + de 4h... J'ai cuisiné dans le noir, sur des plaques à gaz au maximum (l'équivalent du minimum en France)... 1h pour faire un plat de riz, demain, j'irai au resto!

Voilà tout, ce petit cours de géopolitique me semblait intéressant, c'est pourquoi je vous en fais part.
Concernant les photos, je ferai de mon mieux pour en prendre, au moins quelques unes...

Bises à tout le monde

vendredi 2 octobre 2009

arrivée, quelques explications!

Bonjour bonjour! Premier post en direct de Bangui, Republique Centrafricaine!
Enfin arrivé!! A bon port! Non sans mal, je dois l'admettre, mais tout de même arrivé! Je vous passerai toutes les explications, tous les détails du voyage. Sachez tout de même qu'entre ma sortie de l'avion et ma sortie de l'aéroport, plus de 2h sont passées.
Alors voilà, maintenant ça y est, j'y suis!
Par où commencer? Beaucoup trop de choses à dire! à expliquer, à raconter! J'essaierai de ne pas faire un roman, mais ce premier message risque d'être long. Je ferai plus court ensuite.
Loin de moi l'idée de vous embêter avec mes premières rencontres, mes "co-expats" ou le programme précis de mes deux journées passées ici, tout ceci viendra avec le temps, au fil de mes explications. Mon objectif étant avant tout de vous donner en premier des explications sur ce pays que finalement personne ne connait, et qui, à ce que j'en vois, mérite d'être vécu (quel dommage que l'avion soit si cher!) et mes conditions de vie.
En parlant de celles ci, elles ne sont plutôt pas dégueu, étant donné qu'à peu près 100m carré me sont réservés, et que ma seule préoccupation (à part savoir comment je vais faire le ménage) est de savoir dans laquelle de mes deux salles de bain je vais me doucher, ou dans laquelle de mes deux chambres je vais dormir. Quelques soucis cependant, qui vous feront certainement marrer, au moins 2h de coupure de courant par jour, en général à partir de 17h (nuit noire à 18h ici), et donc, le début de soirée est plutot folklo. Tellement drôle pour l'instant!! Je suis tout de même équipé en internet, quand il veut bien marcher, et ça, ça reste non négligeable (ma connexion est meilleure que celle de l'alliance).
Voilà pour mes conditions de vie. Ensuite, le pays, qu'en dire? Tout d'abord, le sol est en latérite, sorte de terre rouge (un peu genre argile), qui donne parfois une image assez surréaliste aux routes, cabossées bien sûr. les 2 avenues principales sont en bon état, pour le reste... hmmm... ca laisse à désirer. D'où la prépondérance des 4-4. Petite anecdote par rapport à cela, en promenant à pied dans le quartier, j'ai appris par un collègue français qu'ici, les piétons ne sont pas prioritaires. Etant donné qu'il arrive qu'ils roulent sur les trottoirs pour éviter les bosses, j'vais parfois me croire dans GTA!
Bien sûr, les trottoirs sont eux également occupés par les "étals" de marchant, qui vendent leur marchandise à même le sol, ou sur une table quand ils en ont une. Les prix ne sont bien sûr pas fixes et dépendent avant tout des saisons... La mangue est pour l'instant assez difficile à trouver, ou chère, les bananes par contre valent le coup. Il est évident que les prix se négocient, et les centraf' ont coutume de dire que les prix qui sont proposés sont les prix mounjou (blancs). D'où l'intérêt de demander à un centraf de nous acheter notre nourriture, quitte à lui laisser un petit quelque chose une fois sa mission remplie. Les courses se font souvent, la nourriture proposée n'est pas en assez bon état à l'achat pour rester au frigo plus de 3 jours (j'ai carrément passé mon doigt à travers une papaye en la tâtant). Pour la nourriture occidentale, il faut laisser tomber, bien trop cher et souvent de mauvaise qualité. Petit exemple, le paquet de gruyère rapé standard coûte plus de 7 euros. Au menu depuis 2 jours donc: bananes, papaye, pamplemousse (aucun rapport avec les pamplemousse acides de France) pour le petit dej'. Tomates, bananes plantin, poulet ou concombres pour les repas. Non de non, filez moi un steak! (j'allais dire nom de dieu, j'ai retiré pour ma grand mère).
Pour conclure, quelques mots sur les Centraf, qui m'ont réellement accueillis les bras ouverts, (un petit mot annonçant mon arrivée dans la salle des profs de l'alliance), sont réellement gentils et prêts à nous aider dans n'importe quelle circonstance (sauf quand il s'agit de faire affaire bien sûr). Il rigole constamment et j'ai déjà pu tisser quelques liens avec certains profs de l'alliance. Quelques restes de la colonisation sont cependant présents (photos de l'appart ci-jointes), et ça commence à m'énerver de me faire appeler patron à chaque fois que je m'adresse à quelqu'un (surtout les vendeurs). J'en ai engueulé un, en lui disant que je n'étais pas son patron, sa réponse: "pardon patron". Vous avez compris quoi. Nous sommes même encouragés à employer des gens (femmes de ménage, cuisiniers...), ca fait un petit peu colon, je suis d'accord avec vous, et je n'arrive pas à m'y faire, mais vu d'un autre aspect, ça fait marcher l'économie, et ça permet à des gens de vivre un petit peu plus décemment... A méditer encore quelques temps...
Voilà tout pour l'instant, pardonnez moi pour ce message à rallonge, mais je viens de poser les bases, les détails viendront plus tard, je l'espère.
Ah oui, pour ceux qui s'inquiétaient du climat, étant donné qu'il pleut encore pas mal, le temps est plutôt frais (une trentaine de degrés en général l'après midi), mais il faut quand même s'habituer à l'humidité!
Voilà tout, merci à ceux qui m'auront lu jusqu'au bout, quant aux autres, je ne vous en veux pas!
J'espère vous en dire plus bientôt!
Je vous embrasse tous!